Avant-pendant-après
Avant !
C’est devenu une banalité, largement partagée : à la
veille de ce premier tour de l’élection présidentielle, les jeux ne sont pas
faits et bien malin qui peut prétendre annoncer une esquisse de résultats. Ce
billet d’humeur, je le mets en chantier ce samedi 22, avec l’ambition de suivre
les dernières péripéties d’une campagne
hors norme et de confronter les ultimes faits et gestes, les ultimes
commentaires avec les résultats qui tomberont dans un peu plus de 24 heures.
La Le Pen dans ses dernières déclarations a forcé la dose (ne
pourrait-on pas dire l’overdose) de racisme et de xénophobie : nous
mesurerons bientôt les dégâts. Je pense que nous avons quand même intérêt à
préparer quelques contrepoisons. Le Fillon a jusqu’au bout tenté de faire
oublier le tintamarre de casseroles qui le poursuit. Nous allons voir le poids
des mensonges et des détournements de fonds de l’un comme de l’autre dans les consciences citoyennes :
politique et morale sont-elles imperméables ? Hamon pourra mesurer la
solidité de la corde socialiste qui l’a soutenu dans l’épreuve. Macron
sera-t-il la nouvelle coqueluche providentielle pour tous les pêcheurs et
pécheurs en eaux troubles ? Et Mélenchon ? Les fruits tiendront-ils
les promesses des fleurs ? Attendons quelques heures.
Le jour J
« Cal ana vouta ! » C’est ce que ma mémé
disait à chaque élection en catalano-occitan. Nous y allons donc avec
allégresse et avec une ambition familiale largement partagée de mettre enfin
dans le paysage politique de notre pays une gauche qui le soit vraiment : seule réponse
possible aux misères, dans tous les sens du terme, qui l’accablent. Le pari de
Mélenchon est risqué, mais possible. Certes il aurait été plus sage de se rappeler qu’en politique la recherche
obstinée de l’union est souvent porteuse
de promesse. Mais à ce moment, c’est un peu tard et le mélenchamon n’est plus
possible. Wait and see !
Vingt
heures
La rumeur qui
circulait se confirme, le deuxième tour de la présidentielle opposera dans
quinze jours une marionnette des banques, bcbg, mais bien insipide, et une
peluche blonde qui éructe sans cesse contre tout ce qui n’est pas
frrrrançççaaais. Nos espoirs ont pris un coup sur la casaque. Fillon
aussi ! Petite satisfaction ! Le PS est à la ramasse :
pouvait-il en être autrement en ayant détruit des grands pans du code du
travail, quelques mois avant l’élection ?
Mon pépé avait raison
qui de là-haut avait conseillé à Méluche et Hamon de jouer la carte de l’union
qui aurait qualifié la gauche pour le second tour. J’ai toujours excessivement
de mal à comprendre les réticences à s’unir, mon expérience militante m’a
constamment appris que c’est un passage obligé pour réussir, même s’il faut pour
cela en rabattre un peu sur les prétentions de chacun. Y a-t-il un seul grand
moment de l’histoire, une seule étape importante de la lutte sociale qui
n’aient pas été le fruit d’une union ? N’est-ce pas une forme d’union qui
se met en place pour empêcher la facho d’attraper le pompon ? Et je pense
qu’il faut être vigilant jusqu’au bout : on ne joue pas avec ces
choses-là ! Et à écouter les circonvolutions de ceux qui disent qu’ils ne
savent pas encore, qu’ils doivent discuter, réfléchir, qu’ils préfèrent aller à
la pêche, je me dis que la maturité politique tarde à venir chez certains.
« Quand les blés
sont sous la grêle
Fou qui
fait le délicat
Fou qui
songe à ces querelles
Au cœur du
commun combat… »
Aragon toujours !
Après
D’autant que le combat ne s’arrête pas le 7 Mai, que des
législatives vont avoir à définir une politique à mettre en œuvre, que le score
de la vraie gauche est plus qu’encourageant, que notre détermination (celle des
cocos et de ceux qui les entourent) à
conjuguer ensemble progrès social, justice et démocratie sort renforcée de
cette bataille. Ce sont là de bonnes nouvelles !
Jean-Marie Philibert.
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