les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 19 juin 2017

Les urnes blessées


Des urnes blessées, bien vides.



Les urnes en disent plus par ce qu’elle ne contiennent pas que par ce qu’elles contiennent : c’est une indication à méditer et aussi une incitation  à ne pas laisser un pouvoir mal élu mettre en œuvre des reculs historiques qui vont réduire comme peau de chagrin les acquis sociaux conquis de haute lutte par des générations  de salariés, d’hommes et de femmes  avides que la vie soit belle, pas pour quelques-uns, pour tous.

Au turbin ! Camarades ! 

Et d’ailleurs à voir leur tronche de constipés, raides comme des manches à balai, respirant la peur de vivre, lors de la soirée électorale du second tour des législatives, les macron girls and boys donnent le sentiment de savoir qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. Parce que près de 60 % d’abstention, des milliers de blancs ou de nuls, la composition sociologique (très peuple, oh l’horreur !) de tous ceux qui n’ont pas voulu choisir entre un ou une fasciste (fût-ce canada-dry), un ou une peigne-cul jupitérien, un républicain qui ne connaît que le  mot « république », mais rien de la chose qu’il représente, tout cela ne vous laisse que peu d’espaces pour satisfaire aux commandes de vos nouveaux maîtres, qu’ils s’appellent finances, gattaz, medef, grands patrons de presse, actionnaires repus, idéologues du patronat, entourés de leur macaques béni-oui-oui.

Des élus qui vont se faire harakiri

Et puis observez attentivement le ridicule de la nouvelle majorité qui va voter la confiance au nouveau gouvernement (au fait sera-t-il sous la férule du manche à balai du Havre ?) : leur première décision en acceptant que Macron gouverne par ordonnances sera de se faire harakiri pour quelques mois et d’avoir été élus pour rien alors que des intérêts majeurs du pays sont en jeu.

Ne prenons que deux domaines sur lesquels le nouveau pouvoir prétend intervenir : l’augmentation de la CSG et la réforme du code du travail. Bien sûr il est de bonne guerre de ne les présenter que comme  des mesures qui vont relancer la machine économique, libérer le travail, des mesures techniques qui vont réformer des droits désuets  et moderniser notre économie.

La jungle a-t-elle besoin d’un code ?

En fait, avec le nouveau « code » du travail,  il s’agira de porter à la protection des salariés des coups définitifs qui les laisseront pieds et poings liés devant la toute-puissance  du patron qui pourra décider de tout, tout seul, et en particulier, c’est une des dernières idées du manche à balai dont on parlait plus haut, des règles de licenciements qui ne dépendraient que de sa propre fantaisie (traduisez de ses intérêts bien compris). Le renversement de la hiérarchie des normes ne suffisait pas : il faut revenir à la loi de la jungle. La raison du plus fort est toujours la meilleure et le plus fort, c’est qui ? C’est le patron. Mais question subsidiaire, et qui devrait stopper net tout projet de nouvelle loi : la jungle a-t-elle besoin d’un code ? A voir ce qui s’est passé dans certains pays européens, Allemagne comprise, on peut en douter. Le seul impératif est de faire suer le burnoussss, plus de règle, de prudhommes, d’indemnités de licenciement, de comité d’entreprise…Le saint patron sait seul ce que sont l’hygiène et la sécurité … de son portefeuille.

La sécu… une horreur

Et puis cette sécurité sociale, mon dieu ! Une horreur, qui est presque toujours au fond du trou. Une invention du Comité National de Résistance qui donne aux gens, à tous les gens la possibilité de se soigner, d’avoir une retraite… en imposant aux patrons de verser sous forme de cotisations une part différée du salaire qui sera gérée, à l’origine, par les travailleurs eux-mêmes. Revoyez le film La sociale sur le rôle en particulier d’Ambroise Croizat et vous comprendrez tout. Vous comprendrez que des décennies plus tard les patrons n’ont pas encore accepté la sécu, qu’ils rêvent, de la réduire, de la circonscrire, de la mettre à leur botte, de faire basculer son financement, qui étrangle les entreprises, bien sûr, sur l’impôt : la CSG (merci Rocard) est là pour ça. Il suffit de l’augmenter régulièrement, c’est ce que prévoit Macron, mais pour les plus fortunés des retraités. Les plus fortunés ? Mais oui, bien sûr, tous ceux qui ont des pensions qui dépassent les 1200 euro. Enfin une bonne nouvelle pour moi : je suis fortuné.

Quelques mauvais esprits ont laissé entendre que l’abstention massive du 18 Juin avait un lien avec des projets aussi calamiteux. Mauvais esprit moi-même, je veux dire mon accord total avec eux.

Jean-Marie Philibert.



PS : il n’aura pas échappé à l’esprit vif de mes lecteurs que le titre de ce billet d’humeur contrepète, oh pardon !

A tous ceux qui en auront percé le secret nous offrons la considération du TC.
Le

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