les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 26 juin 2017

le foutoir


Le foutoir…



Ainsi donc tout a une fin, même l’interminable période électorale qui nous occupe depuis de longs mois… pour se terminer  par les élus les plus mal élus depuis fort longtemps. Pour la dernière épreuve (le mot est à prendre dans tous ses sens), c’est pratiquement 7 électeurs sur 10 qui ont voté avec leurs pieds. La démocratie n’en sort pas grandie ! Mais peut-être après la cérémonie jupitérienne du Louvre, doit-on sans doute considérer que l’ambition démocratique n’est ni l’alpha, ni l’oméga de ceux qui veulent nous mettre en marche vers la jeunesse retrouvée, vers l’euphorie d’un renouveau politique sans clivage, vers une ère nouvelle de la vie publique où le citoyen, tout au bonheur promis, se saborde littéralement.

Les ordonnances qui tuent

Tous les « jeunes » députés « en marche » vont s’engager aveuglément dans  une démarche suicidaire pour la démocratie en donnant au monarque les pleins pouvoirs avec l’autorisation d’en finir par ordonnance avec l’avenir du code du travail. Il y a des ordonnances qui sauvent des malades et il y a des ordonnances qui tuent. La situation est cependant bien commode pour eux parce qu’elle cache en même temps leur incompétence, leur incurie et leur lâcheté.

Mais le foutoir ne s’arrête pas à cette première péripétie  très significative de la jeune vie d’un parlement croupion. Il y a eu dans les premières heures de la vie des gouvernements Macron la valse des ministres en délicatesse avec la justice pour des affaires de pognon où les caisses du parti, celles de la collectivité et parfois celles des intéressés, de leurs proches se mêlaient avec allégresse. Ferrand expatrié à la direction du groupe « en marche » du parlement : belle image pour le groupe ! Ses turpitudes l’empêchent d’être ministre, mais pas de diriger la majorité parlementaire : ces gens-là sont doués d’une conscience morale à géométrie variable.

La morale fait couac

Quant aux ministres modem, dont Bayrou chargé de présenter la loi sur la moralisation de la vie politique, accusés d’avoir, comme la Le Pen, pompé dans l’argent de l’Europe pour faire fonctionner un parti fantomatique, ils sont à l’image de la rigueur morale que l’équipe au pouvoir veut promouvoir. De l’esbroufe… de la com... comme on dit maintenant. Par contre pour les manants que vous êtes, il n’est pas impossible qu’état d’urgence aidant on ne cherche à vous mettre un peu plus au pas. Mais le monde médiatique ne bruisse que très faiblement devant ces évolutions, tout occupé qu’il est à la glorification, à la peopolisation, à la béatification du puissant du jour qui a compris tout l’intérêt qu’il a à se taire. Sa solide formation d’énarque lui a sans doute appris qu’on ne dit pas: « je vous ai apporté le foutoir… ». On s’en sert pour asseoir son pouvoir.



Le foutoir exporté

Mais il ne s’est pas limité à un foutoir « interne », pourrait-on dire. Il l’a exporté dans la droite « classique » qui éclate entre partisans du jeune prince et mainteneurs de la tradition réac. Mais ces couillons se rendent compte que le jeune prince est comme eux un fieffé réac (la preuve par le projet de mise à mort du code du travail) : que faire ? La droite coincée !

Le PS laminé, le monarque s’est arrangé pour ne pas les faire crever totalement, sans doute un remerciement tardif pour avoir contribué à le faire roi. Ils survivent. Même Valls, sous oxygène !

Le foutoir a même un peu tourneboulé la tronche de Mélenchon qui a toujours rêvé d’être le chef de quelque chose et qui se prend maintenant pour le chef d’une opposition : n’ayons pas la cruauté de lui rappeler qu’il l’a en partie conduite dans le mur, qu’une démarche véritablement unitaire nous aurait peut-être évité le foutoir. Enfin en politique on repasse rarement les plats et il est heureux que le Pcf ait été en mesure de créer son groupe parlementaire.

Enfin le foutoir se répand dans les provinces, y compris la nôtre : la droite locale n’a pas écouté l’enthousiasme de Jean-Paul Alduy pour Macron, mais a laissé à quelques seconds couteaux l’occasion de faire presque le jack pot électoral. Pujol, toujours aussi fin politique,  ne sait plus par qui remplacer son premier adjoint, qui de la gauche est passé à la droite, pour finir dans le ni-ni. Je pense qu’ils sont nombreux chez eux,  à l’image du maire de Perpignan, à vouloir courir après le train du foutoir.

La fête !

Ce train-là est dangereux pour tous ceux à qui la lucidité enseigne qu’il n’y a pas d’autres voies que leur engagement quotidien, citoyen, social, solidaire, pour faire reculer le chômage, les injustices, la précarité, pour combattre la misère, pour développer les services publics, pour transformer la société aux bénéfices du plus grand nombre, c’est-à-dire pour faire de la politique, pour de vrai. Ceux-là, ce week-end ils seront très-très loin du foutoir… à la fête du TC.

Jean-Marie Philibert 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire