les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 18 décembre 2017

Millas


Le Collège de Millas en deuil

Est-il possible de tirer les leçons de ce deuil ?

J’ai un sentiment étrange devant les catastrophes accidentelles qui nous tombent  dessus, au moment où nous ne nous y attendons pas : nous avons combattu la maladie, nous la combattons vigoureusement, nous avons souffert atrocement des guerres et nous les avons quasiment expulsées de nos territoires les plus proches, face aux accidents  de la route, des transports, qui régulièrement détruisent des familles, nous sommes comme face à une fatalité inexorable. Nous combattons avec des moyens dérisoires un mal ô combien mortel. Et nous nous exposons à voir les tragédies se perpétuer.

Parce qu’au Collège de Millas, à Saint Feliu d’Avail, chez les collégiens, chez les professeurs, chez les personnels, chez les parents, dans la population il n’y a pas d’autres mots pour dire l’indicible, d’autant plus douloureux qu’il touche des enfants dans un temps qui aurait dû être leur fête. Toute l’équipe du TC dit par ailleurs sa peine, sa compassion, sa solidarité.

Comprendre

Il ne nous appartient pas de préciser les responsabilités. Mais nous avons besoin de comprendre l’enchaînement des événements jusqu’au choc brutal au passage à niveau entre le bus scolaire qui ramenait chez eux les jeunes élèves et le TER. La sortie du collège, la montée dans les bus, l’effervescence d’une fin d’après-midi, la noria des autocars, le choc inouï  avec le train, l’horreur à l’intérieur, la vision d’un cataclysme pour tous les autres et tout le cortège de souffrances, d’angoisse, d’empreintes indélébiles dans les têtes et dans les cœurs. L’enquête dira ce qu’il en est. Les barrières ouvertes ? Fermées ? La défaillance humaine ? Celle du matériel ? Ces interrogations sont légitimes, mais nécessitent du temps.

L’intervention des services de secours, la mobilisation des pouvoirs publics, la capacité des services hospitaliers, la générosité des populations ont été à la hauteur des événements. Je voudrais retenir les propos du ministre de l’éducation qui a mis l’accent sur la nécessité d’inscrire dans la durée cette action des pouvoirs publics, les traumatismes de la catastrophe resteront très longtemps douloureux.

Les éviter

Notre capacité à affronter les catastrophes, l’expérience que nous en avons devraient légitimement nous conduire à faire plus pour les éviter. Certes on vous dira à satiété que le risque zéro n’existe pas.  Mais pourquoi  après un accident similaire  il y a quelques années sur un passage à  niveau est-on confronté à nouveau à un tel choc ? Les coups portés  au service public, la réduction du nombre d’agents, la vétusté du réseau, la prolifération du transport par bus, l’entretien des routes, la sécurité très médiocre de tous les passages à niveau devraient nous préoccuper  bien au-delà de ces temps d’émotion.

Ecoutons les conseils d’un cheminot CGT : « La CGT considère que chaque passage à niveau constitue un danger et qu’il faut soit les supprimer soit les sécuriser » (Sébastien Mourgues, la Marseillaise du 16 décembre).

La sécurité a un prix. Il est essentiel que les jeunes victimes de Saint-Feliu nous réapprennent ce que nous semblons trop souvent oublier, qu’il s’agit du prix de la vie !

Jean-Marie Philibert 

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