La
politique, la mort, la vie…
Paradoxe de cette drôle d’époque : on s’escrime au TC,
et sans doute aussi dans quelques autres officines, à faire de la politique et
à penser politique, et l’observation du monde, l’écoute attentive de ce que les
gens disent, le comportement de nombre d’élus sembleraient indiquer que la
politique est morte, qu’elle n’intéresse plus grand monde, que les jeunes ont
d’autres chats à fouetter, que les plus anciens n’y croient plus, que tous les
exclus n’en attendent plus grand-chose, que la gauche et la droite ont fait
leur temps, qu’il faut passer à autre chose. Les temps changent, pourquoi la
politique échapperait-elle à cette mort programmée ?
Leur œuvre
La question doit d’autant plus nous inquiéter que les acteurs
de cette mort programmée se recrutent dans le personnel politique lui-même qui,
par ce qu’il dit, par ce qu’il fait, par ce qu’il programme, creuse la tombe de
la démocratie. Le NIDROITE-NIGAUCHE de Macron et En Marche avec sa bande de
piénikelés a réussi à brouiller copieusement les pistes, et avec d’autant plus
de facilité que les politiques de gauche
très-très molle précédentes ressemblaient à s’y méprendre à des politiques de
droite dont on avait le sentiment qu’on ne se débarrasserait jamais. Hollande a
tout fait pour qu’on n’y comprenne plus rien et Valls a fini d’embrouiller les
pistes.
Le décervelage en œuvre 24 Heures sur 24 dans la petite
lucarne et ailleurs rajoutait sa touche délicate à cette confusion généralisée
pour définitivement nous persuader qu’il n’y avait pas d’alternative, si ce
n’est une souillon du nom de Marine qui sentait tellement mauvais le racisme et
la sottise qu’elle ne pouvait que nous
entraîner vers du plus pire encore. Elle était parfaite dans le rôle de
repoussoir et pouvait ainsi finir de nous désespérer de la politique.
Beurk ! Beurk !
Le peuple
dans la…
L’irréalité des discours gouvernementaux ne manifeste qu’une
incapacité à faire face aux difficultés sociales de tous ordres, chômage,
précarité, exclusion, ségrégation, les salaires bloqués… qui s’enkystent au détriment du plus grand
nombre. Et vas-y que je te déquille encore un peu plus le code du travail.
Les milliers de manifestants dans les rues se sont heurtés à des murs. Les
murs, c’est très bon pour la désespérance
Le doute s’empare du social. Comme si toutes les issues
étaient bloquées !
Pendant ce temps ne vous faites pas de souci, les affaires
continuent et Gattaz est content.
Même eux…
La capacité à faire
émerger à gauche une force unitaire, pluraliste, progressiste aussi bien aux
présidentielles, qu’aux législatives a fait chou blanc, alors que le courant
qui s’est porté sur Mélenchon, la France insoumise, le PCF… était loin d’être
négligeable, mais la stratégie d’isolement, la volonté suprématiste du parti de
gauche de rafler la mise à son seul profit partisan, à jouer le rôle d’opposant
officiel ont bloqué une situation où tout est à reconstruire.
RE-NAI-SSAN-CE
Y compris la politique, la vie politique, les valeurs de la
politique, celles qui permettraient d’organiser la cité sur des valeurs de
justice, de solidarité, de progrès social, de transformations, de partage
équitable des richesses, de véritable démocratie. Y compris les forces pour
exprimer ce besoin, pour l’organiser, pour le structurer. Le PCF prépare dans
son congrès de 2018 quelque chose qui pourrait ressembler à ce sursaut du
politique, à une renaissance ; c’est urgentissime pour sortir d’un marasme mortifère pour la démocratie et
la société.
La vie de la politique est entre nos mains, j’ai bien dit nos
mains, pas seulement celles des adhérents du PCF, mais aussi celles de tous les
citoyens de ce pays nourris de justice à partager, de démocratie à inventer, de
pluralisme à faire vivre. Celles de
tous les acteurs engagés dans la vie collective pour la transformer. Il y faut,
il y faudra du courage, de la persévérance, une volonté unitaire forte, une
solide santé, le rejet de toutes les simplifications trompeuses, l’aspiration à
être heureux ici et maintenant largement partagée. C’est tout ce que je nous
souhaite pour 2018. Bougeons le monde !
Jean-Marie Philibert.
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