les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 1 janvier 2018

les voeux de macron


Le vrai et le faux



Quand parler « vrai » sonne faux... L’attention assidue aux propos de notre fougueux président m’amène à retrouver ce que je crois être une constante de la comm, comme on dit aujourd’hui : l’obsession d’être écouté, pris au sérieux, cru, va  inciter l’orateur à tout faire pour avoir l’air le plus vrai possible, le plus proche possible de tous ceux qui lui prêtent une oreille attentive. Il va jouer la carte magique, celle de  la sincérité absolue, du bon sens incontournable, de l’évidence imposée que l’on ne peut que partager à moins de passer pour le dernier des imbéciles ou pour un asocial indécrottable.

La comm est devenue une science avec ses gourous, ses faiseurs de rois et ses escrocs. Mais patatrac ! Il arrive plus souvent qu’on ne le croie, que la cible soit ratée et parler vrai sonne faux.

Nous rouler dans la farine

Quoiqu’il en ait dit, vous vous êtes aperçu que le Macron, même s’il n’utilise pas exactement les mêmes recettes que ses prédécesseurs, met tous les atouts de son côté pour rouler dans la farine ceux qui l’écoutent, c’est-à-dire les bons français que nous sommes. Les vœux 2018 en apportent une nouvelle preuve éclatante !

Reprenons quelques péripéties de la  stratégie médiatique de ces derniers mois pour en percevoir les constantes.

Le soir de l’élection, la promenade au Louvre, haut lieu de la monarchie s’il en est,  accompagnée de quelques manants, dans la perspective de la pyramide de verre qui chapeautait l’impétrant comme un signe tombant du ciel, a donné le la : nous sommes avec du surnaturel, nous sommes avec Jupiter soi-même, nous sommes au-delà des partis. La grandiloquence, la symbolique du cérémonial seront tempérées par le convenu du propos, avec le souci de gagner les législatives qui vont suivre. Macron joue régulièrement sur les oppositions.

Quand la victoire fut totale, la droite et la gauche en partie atomisées, Jupiter est remonté sur son Olympe pour dire qu’il serait avare de ses propos, qu’il ne parlerait qu’avec parcimonie, qu’il fallait faire attention avec les journalistes. Pour cela il s’est empressé de choisir… les plus dociles. Et de profiter de sa nouvelle fonction, de la complaisance de journaux pipoles multipliant les unes à son sujet (sans politique bien sûr !) pour exister.

Pour notre bien

Mais la côte de popularité a très vite donné des signes de fatigue, d’où un changement brutal de stratégies, le muet est devenu bavard, au point de s’inviter de façon très impolie dans la petite lucarne, donc chez nous, pour nous expliquer que le peuple l’ayant élu, il est le peuple, il peut donc casser le code du travail, supprimer l’impôt sur la fortune, réduire les APL, taxer les retraités,  et rester ce qu’il n’a jamais cessé d’être un parvenu au service des tous les parvenus. Le tout accompagné de quelques méchancetés pour les fainéants qui n’aiment pas les réformes et qui contestent son autorité. Pour notre bien bien sûr !

Parce qu’il n’aime pas du tout qu’on regimbe. Sous le sourire lisse, il y a le regard dur de celui qui veut être obéi et la réplique alerte de celui qui veut être écouté. Le caporalisme n‘est pas loin. La constitution de la 5° république lui ouvre toutes grandes ces portes-là. Pour nous endormir et faire moderne, il ne lui reste plus qu’à nous balader dans l’Elysée en compagnie de Laurent Delahousse, tout miel, pour nous expliquer que tout ce qu’il fait est plus que bien et qu’il va continuer. Merci les communicants !

En 2018

Les bons vœux 2018 sont du même acabit avec une légère inflexion sociale. Il faut sortir de l’image de président des riches, réactivée par ce qui me semble être d’une outrecuidance impensable, les quarante ans fêtés dans le château de Chambord. Donc sobriété, sous un tableau vantant la fraternité, une référence répétée à la cohésion, à l’unité du pays, à l’efficacité, à l’humanisme, à l’Europe, à l’engagement de tous et chacun pour la France. Ça ne mange pas de pain ! Mais la poursuite des « réformes » est réaffirmée avec force, les opinions contraires seront entendues, mais écoutées ? Rien n’est moins sûr. Il a promis un toit pour les sans-abri et la reconduite à la frontière les immigrés illégaux Rien de nouveau. Les promesses et les coups de bâton. La justice sociale, la solidarité,  le progrès social sont des notions qu’il ne connaît pas. Il a beaucoup dit : « Je… Je… Je… ». Ça il connaît ! Il a fait le job, comme on dit en Rotschillie. Il a sonné creux et faux ! Ça vous étonne ?

Jean-Marie Philibert.


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