les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

vendredi 23 mars 2018

le bachot


Le bac nouveau : de la bibine.

Les projets de décrets organisant le nouveau bac ont été rendus publics par le ministre

Il faudrait s’arrêter longuement sur l’utilisation que les pouvoirs qui se succèdent font du mot réforme. D’abord elle est inévitable, nécessaire… On n’a que trop attendu pour la mettre en œuvre parce que les pouvoirs précédents ont manqué de courage, que l’opinion publique est allergique au changement… Ainsi du baccalauréat : Blanquer vient d’en dessiner le nouveau profil… et bien sûr il est satisfait

D’abord l’essentiel : le bac donnait le droit de s’inscrire dans l’université de son choix, eh bien, c’est fini. Le Sésame n’ouvre plus rien. Le bac était organisé autour de séries fortement identifiées qui correspondaient aux choix des élèves : ce sera considérablement réduit. Le bac perdra son identité : normal donc qu’il ne serve plus à grand-chose. Les élèves étaient évalués sur une batterie d’épreuves passées dans des conditions d’équité indiscutable, copies anonymes, surveillance, jury collectif indépendant et souverain. C’est fini, pour plus de 40 % des notes le contrôle continu dira si le candidat est digne ou pas d’être bachelier : quand on sait l’usage que beaucoup d’établissements privés font du contrôle continu pour propulser leurs ouailles bien nées (voir ce qui se passe pour le brevet), on peut avoir des inquiétudes. D’autant plus que le contrôle continu sera placé sous la seule responsabilité du chef d’établissement.

Y compris le repêchage pour les candidats malheureux, il est tellement allégé qu’il risque de ne pas repêcher grand-chose. Il reste la grande nouveauté : le grand oral, qui tiendra plus de la cérémonie initiatique (faite pour impressionner les candidats et leurs familles) dont on ne sait pas sur quoi exactement elle va porter, sur la composition du jury, sur les conditions de la passation, sur ses contraintes.

Une certitude : l’argument de la lourdeur, de la cherté, de la complexité, de la gêne organisée sur l’année scolaire avait été copieusement utilisé. C’est vrai, ce n’était pas simple, mais chaque année cela se passait sans anicroche majeure, à cause de la conscience professionnelle de tous ceux qui en avaient la charge.

Là c’est bien plus pire, ça va durer toute l’année. Les professeurs passeront plus de temps à évaluer qu’à enseigner. Les épreuves tiendront plus d’un parcours du combattant interminable. Que les candidats s’y perdent un peu, c’est pas grave. Le bac ne sert plus à grand-chose : c’est pour cela qu’il est réformé, traduire bousillé, mais chut réformé, c’est mieux !

JMP

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