Printemps ?
La manifestation du 15 Mars qui a vu dans les rues de
PERPIGNAN autour de 2000 retraités et un bon millier de personnels des EHPAD a
été comme un petit coup de printemps, dans un contexte social qui aurait pu
sembler atteint de sinistrose, devant des attaques sociales tous azimuts.
Une
fatalité inexorable
Le code du travail mis à mal, les ordonnances assassines sur
la loi travail, une majorité de godillots à l’Assemblée nationale, des annonces
mortifères pour les services publics, une combativité syndicale émoussée, les
jeunes à la peine ( avec le parcours sup
fait pour leur rendre plus difficile encore l’entrée à l’université),
les écoles ponctionnées (en particulier dans le monde rural), les poches des
retraités vidées ( merci la CSG) au prétexte qu’avec 1200 euro par mois ils
vivraient mieux que les actifs : tout cela dessine un paysage que le
bourrage médiatique quotidien contribue à présenter comme une fatalité inexorable.
Souffrir
Vous êtes nés pour souffrir, alors souffrez… et vous n’avez
pas fini. Ils vous en préparent de toutes les couleurs. Vous rouspétez, vous
criez : The Voice sublime les cris que vous pouvez pousser… mais il est
prévu de ne rien changer, si ce n’est en pire. Vous êtes ringards, d’un autre
monde… Il faut vous adapter, vous soumettre à la maestria d’un prodige
sponsorisé par les banques qui nous la refait dans le genre sauveur suprême.
Les riches, eux, respirent et envisagent sereinement
l’avenir, la presse ne cesse de disserter sur l’étendue de leurs richesses sans
y voir le moindre anachronisme. Par contre lorsque, vous, vous regimbez,
immédiatement ils vont vous faire la leçon.
Les moments
de lucidité
Et puis il y a des moments de lucidité qui font du bien,
parce qu’ils ne prennent pas complètement au sérieux ce pouvoir. Ainsi ces
lycéens, visités par le Ministre de l’éducation affublé de Brigitte Macron, à
laquelle ils crient dans un rire provocateur : « Brigitte
épouse-moi ! », comme si la rencontre providentielle avec Brigitte,
la fée du président, pouvait leur
assurer le même avenir qu’à un de ses anciens élèves.
Ainsi ces images d’universités qui bougent (Toulouse,
Montpellier…), mais chut ! Il ne faut pas en parler. Evitez la
contagion ! L’ordre vient d’en haut. Je répète : évitez la
contagion ! Pas de Mai 2018 !
Et puis mes camarades, retraités, pensionnés, mal payés de
vos efforts, fatigués peut-être, mais combattifs, c’est sûr ! Vous qui
avez marché, pour certains en 68… puis en 95, en 2000, en 2003, en 2016… Depuis
plusieurs mois déjà vous tiriez la sonnette d’alarme, en mars, en septembre, en
vain. Alors là vous avez mis le paquet, des milliers dans toute la France et
vous vous dites prêts à continuer, d’abord le 22 Mars, et puis après s’il le
faut, sur des questions qui pour vous sont essentielles votre pouvoir d’achat,
l’augmentation de vos retraites rabotées régulièrement, le droit à une retraite
solidaire pour les générations à venir.
Mais aussi la santé, les services publics…
Notre
patrimoine génétique
« En marche ! » qu’ils se disent…La marche en
avant, c’est nous, c’est vous qui l’incarnez avec tous les travailleurs de ce
pays qui retrouvent là leur patrimoine génétique : il a pour noms,
l’action, la rue, l’unité, la détermination, l’organisation, le syndicalisme,
la solidarité, l’invention (observons attentivement ce que les cheminots nous
préparent). Des surprises sont à venir !
Nous allons faire l’expérience que cette marche-là, parmi ses
autres vertus, peut contribuer à lever les verrous politiques qui gênent la
construction des perspectives progressistes. Ce serait, ce sera ( ?) la cerise sur le gâteau !
Jean-Marie Philibert.
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