les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 27 mars 2018

trop plein et boussole


Trop plein et boussole…

Trop plein : il est des moments où l’actualité donne l’impression de s’emballer, de partir dans tous les sens. Du local à l’international, on a eu droit à toutes sortes d’événements, certains attendus, d’autres inédits, certains chargés de promesses et d’autres  sinistres.

Commençons par l’optimisme d’un printemps qui semble renaître. Le 22 mars fut une grande date pour le mouvement social. Ici comme partout dans l’hexagone. Quand les manifs perpignanaises prennent le grand circuit des boulevards qui pendant de longues minutes sont pleins comme un œuf, qu’il y a de la joie à se retrouver aussi nombreux, qu’il y a de la solidarité qui exprime diversité et dynamisme, qu’il y a une volonté commune d’arrêter une politique mortifère pour le peuple, pour ses besoins sociaux, ce sont des moments intenses dont on sait qu’ils peuvent servir à bâtir des perspectives. Surtout si l’on y voit que les forces de gauche commencent à se retrouver. Le pire ne serait donc pas à venir.

Les boniMENTEURS

Mais là interviennent les inénarrables bonimenteurs officiels  chargés de scier la branche qui risquerait d’être chargée de trop de fruits progressistes pour une classe laborieuse qu’ils rêvent  en léthargie et en souffrance.

La dernière trouvaille en date : un sondage qui « dit » qu’une majorité de français considère le mouvement du 22 comme un échec, que la réforme du statut des cheminots est inéluctable… Vous êtes punis, ça ne servira à rien, aboient-ils copieusement. Les chiens ab… la manifestation passe et il est même presque sûr que d’autres, aussi nombreuses, et peut-être même plus (il y a de la réserve) passeront. La sinistrose macronienne n’est pas une fatalité insurmontable.

Une parade ?

 Même si l’actualité nous envoie « en même temps » des signes lourds et inquiétants. L’attaque à Trèbes et à Carcassonne au nom d’un terrorisme aveugle sert à cela, elle nous enferme dans la peur, la crainte de l’imparable. La question de ce terrorisme est certes complexe, elle s’inscrit dans une déstabilisation de la situation internationale profonde et ancienne où notre pays a sa part de responsabilité. Elle trouve un terreau prolifique chez des jeunes que le monde d’aujourd’hui laisse en déshérence. Je reste persuadé que la meilleure parade à l’instar des événements de Charlie reste la parade collective, celle qui met en marche toutes les forces d’une nation laïque contre l’irrationalité barbare.

Dans le même temps un ex-président de la république est gardé à vue par la police, comme un simple suspect (on a peur qu’il s’échappe) parce qu’il aurait « touché du pognon» d’un chef d’état oriental infréquentable : une première dans notre histoire politico-policière qui donne des « zélites » qui nous  gouvernent une image trouble.

Autres troubles

Autre trouble, autre image, à la Fac de droit de Montpellier, des étudiants occupent un amphi pour débattre, protester contre les projets de lois gouvernementaux en matière d’enseignement supérieur. Que pensez-vous qu’il arrivât ? Une bande de nervis masqués et armés de bâtons ont « nettoyé » l’amphi sous les yeux d’un doyen qui laisse faire. Etait-il à la manœuvre ? Il « honore » la corporation des juristes émérites. De honte, sans doute, le lendemain il démissionne.

On pourrait ajouter à la liste des événements de la semaine, le procès Rançon qui nous projette violemment dans les bas-fonds d’une humanité qui pour des raisons qui nous dépassent ne sait plus qu’elle est l’humanité. Je pense qu’il faudrait davantage interroger les « faits divers ».

Enfin la justice toujours, mais l’espagnole, celle-là, mâtinée de franquisme, les juges qui semblent avoir une telle peur de la catalanité ont mis en taule de nouveaux responsables politiques catalans. Franco est content ! Et même les allemands s’y mettent en arrêtant Puigdemont : auraient-ils gardé des liens avec la justice franquiste ?… Pauvre Europe !

La boussole

Le panorama n‘est pas complet, il n’est certainement pas achevé. La semaine va réserver son lot de surprises. Nous serons ballottés du meilleur au pire. Nous en entendrons de toutes les couleurs et des plus sinistres pour nous estourbir. Nous résisterons du mieux que nous le pourrons. La boussole que nous avons dans la poche, dans la tête et dans le cœur nous aidera grandement : elle ne perd pas son nord. Il s’appelle justice et solidarité.

Jean-Marie Philibert


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