les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 6 mars 2018

nos remparts


Nos remparts



Depuis des semaines, des mois, des années, maintenant, j’alimente de mes humeurs une page du TC avec plaisir, avec la plus large latitude et parfois avec des échos favorables qui me sont toujours sensibles. J’y suis l’actualité politique, culturelle, sociale avec un œil que je tente de garder amusé et engagé, j’évite la critique méchante, même si le propos polémique n’est pas pour me déplaire, surtout pour dévoiler les manœuvres de tous ceux qui veulent nous convaincre que les vessies, c’est comme les lanternes, que les torchons et les serviettes, c’est kif-kif.

Je ne kiffe pas le kif-kif !

Avec la nouvelle ère Macron, ils tendent à proliférer et à jeter le plus grand trouble. Le ni-ni, ça veut dire que tout est pareil, la droite-la gauche, ceci-cela, patin-coufin, Johnny Hallyday-Mozart, la justice-l’injustice, la démocratie-son contraire…créant incompréhension, lassitude et énervement d’une opinion publique prête à sombrer dans l’apathie.

D’où au moment de prendre la plume (numérique), soyons moderne !, une bouffée d’hésitation, de doute… En remettre une couche sur les réformes-bidons, sur les mensonges claironnés avec assurance, sur les courtisans sans scrupules qui font les beaux pour un susucre, sur les possédants enorgueillis et divinisés qui se prennent pour les maîtres du monde. J’hésite, je geins, mais n’ayez crainte j’obtempère. Parce que j’obéis (j’ai horreur de ce mot) à une conviction profonde (là c’est une expression qui me va mieux) : le désordre établi qui exclut la très grande majorité du peuple au nom de l’argent roi ne saurait être la fin de l’histoire. La lutte des classes a de beaux jours devant elle et la messe (laïque bien sûr !) n’est pas dite.

Des privilèges exorbitants

Ainsi de ce qui se dit aujourd’hui sur les ondes : l’opinion de ce pays serait très largement favorable à la fin du statut des cheminots : un tissu de privilèges exorbitants ! Vous pensez, un emploi à vie dans le monde de la précarité généralisée, c’est outrecuidant, immoral et un très mauvais exemple. Vous pensez, un salaire, à peu près « normal » qui nourrit son homme et sa famille, dans la société des petits boulots très mal payés. Vous pensez, encore des droits sociaux, collectifs… A-t-on droit à des droits quand on travaille, quand on a la chance de travailler ? Ils ne paient pas le train. C’est une honte !

Il n’est pas impossible que ces âneries-là soient partagées grâce à un bourrage de crâne bien organisé. Mais il n’y a pas d’âneries incurables. Des années d’enseignement et d’activités militantes en tous genres m’ont convaincu qu’il ne faut jamais désespérer de l’intelligence humaine, à condition de ne pas se laisser entraîner par tous les perroquets pusillanimes qui nous entourent et de faire appel à la clairvoyance de tous et de chacun par-delà les préjugés ancrés.

L’expérience des services publics

A condition de faire appel à leur expérience : l’expérience des services publics est, elle, incontournable, même si elle est devenue transparente. Mais observez les malades dans un hôpital, de jeunes élèves entourant leur maître, d’anciens adolescents se rappelant de leurs professeurs, des usagers recouvrant l’électricité grâce aux efforts des agents, des victimes secourues et protégées par des services de police.

A contrario observez ce qui se passe quand les services publics sont dans la panade comme lors des dernières intempéries sur l’autoroute : quelques centimètres de neige et c’est la cata…

Ce qui se joue

Parce que ce qui se joue aujourd’hui et demain  va bien au-delà des cheminots, cela concerne tout un pan de notre histoire, de notre organisation sociale et du modèle sur lequel les luttes l’ont bâti, des valeurs de justice, de dévouement, de gratuité, de libre accès qui les fondent. La frénésie de réformes dont le pouvoir, le gouvernement se disent porteurs, par-delà les abus de vocabulaire qui voudraient que nous n’y percevions qu’une adaptation à des temps nouveaux est un travail de sape qui vise à ni-ni-veler et à détruire ce que collectivement nous avons construit. Nous l’avons dit précédemment pour le bac, menacé d’être réduit à plus rien. Nous pourrions le dire pour beaucoup de domaines, la santé, les droits sociaux, les retraites,  la protection sociale, la formation. Les services publics sont des remparts… à défendre. Au moment où des peuples de par de monde nous les envient ! Défendons ce qui nous appartient : ce qui est public est nôtre.

Jean-Marie Philibert.




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