Et du côté
syndical…
Comment aborder ce
mouvement inédit ?
A observer le rendez-vous manqué à PERPIGNAN, samedi dernier
entre CGT et gilets jaunes, on se dit que les choses ne sont pas simples et que
les bonnes intentions ne suffisent pas. Vous lirez par ailleurs dans un billet
d’humeur ce qui est une approche personnelle de la relation au politique et au
syndical qui semble inscrite dans la pratique de ce nouveau mouvement social
qui ne perturbe pas que la circulation, mais aussi nos habitudes, nos reflexes,
militants et qui peut susciter notre incompréhension.
Je voudrais m’attacher ici à aborder la situation vue du
côté syndical et à comprendre le pourquoi de ces difficultés.
Le sort réservé aux organisation syndicales depuis des
années de pouvoir libéral et réactionnaire les a contraints pour les plus
récalcitrants à une stratégie défensive visant à préserver l’essentiel, ce qui
fait la nature même de notre tissu social, à poursuivre le travail de défense,
d’adaptation de l‘outil syndical dans un combat social, politique économique où
l’ambition du pouvoir est de les réduire à la portion congrue, de les faire
passer pour les défenseurs d’un ordre ancien et dépassé, voire de privilèges d’un
autre âge. N’ont trouvé grâce aux yeux
des pouvoirs de droite et socialiste successifs que le rôle
« responsable » des organisations dites réformistes qui limitaient
leurs revendications au cadre imposé de l’adaptation à un capitalisme sauvage
qui exige toujours plus d’adaptation, de soumission à un ordre pour lequel le
monde du travail n’est pas reconnu pour ce qu’il est vraiment ( l’acteur
essentiel), mais est simplement toléré comme un serviteur docile. Ces
syndicats-là ont bénéficié de quelques gratifications pendant que les autres
ramaient ferme… pour très peu de résultats. Et il est vrai que depuis 1995 (le
plan Juppé) les avancées syndicales sont aux abonnés absents et que par
conséquent le peuple, le monde du travail est en souffrance dans tous les
domaines et qu’il se cherche des voies pour en sortir. L’épisode gilet jaune,
sa réticence à converger avec les syndicats, en sont des signes.
Pour parvenir à dépasser une situation qui si elle perdurait
pourrait conduire le mouvement dans une impasse, il faudra du côté syndical y
mettre toute la volonté unitaire possible, toute l’écoute d’une parole nouvelle
et non-initiée, l’acceptation du partage des responsabilités, un gros travail
de pédagogie pratique.
JMP