les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 18 novembre 2018

samedi17novembre


Samedi 17 Novembre, 15 h 30



Le mouvement est en cours, ou plutôt l’absence de mouvement, puisqu’il s’agit de bloquer la circulation sur les grands axes du pays. Et comme prévu, ça marche… à pieds, en vélo, mais difficilement en voiture, puisque les gilets jaunes sont nombreux à vouloir en être et que de multiples points du département sont bloqués, que les grandes surfaces sont fermées ou difficiles à atteindre. La ville de Perpignan vit au ralenti, les ponts qui enjambent la Têt sont vides, des passants portent une nouvelle toilette que l’on voyait d’habitude très rarement un samedi après-midi, un gilet jaune fluorescent, ils ont l’air fier de l’arborer.

Ils ne sont pas de la haute

Des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes, qui visiblement ne sont pas de la haute. Je sens, vieille intuition militante ou bien idée totalement préconçue, que, pour eux, ce comportement a du sens. Et cela ressort dès qu’on les aborde. La colère de devoir se serrer encore et toujours la ceinture, d’être confrontés à un pouvoir sourd qui méprise violemment tous ceux qui ne sont rien… Parfois aussi la naïveté d’avoir cru aux mirages du Macron Circus et d’en revenir violemment. Et manifeste comme jamais, la volonté d’agir, d’intervenir, jusqu’à ce que tombent des résultats tangibles.

Le mouvement

Certes on n’est pas dans les schémas classiques de l’intervention sociale, organisée, structurée. Certes on peut y percevoir en sous-mains quelques réactionnaires en mal de récupération. Les arrière-pensées politiques peuvent s’y déployer. IL n’empêche, le mouvement existe et face à l’offensive de la mise au pas macronienne qui en l’espace de quelques mois s’est attaquée au droit du travail, aux services publics, à la SNCF, aux retraites et aux retraité(e)s, aux salaires, et  qui maintenant en vient à mettre en œuvre une déferlante de taxes qui ne touchent que les plus modestes et à multiplier les offensives antisociales tous azimuts,il est plus que salutaire que s’organise la résistance. Pour durer, pour gagner, pour transformer une société qui en crève de voir les plus riches en voie de l’être encore plus, et les autres en baver comme jamais.



Les pieds dans le tapis

Je pense que les stratèges de la Macronie, dans leur souci de réduire à la portion plus que congrue le rôle des organisations syndicales , de tout faire pour minimiser les actions menées, pour ne rien entendre des protestations, des revendications, pour avancer coûte que coûte, des mesures qui remettent en cause ce qui structure notre histoire sociale, sont en train de se prendre les pieds dans le tapis. Le boomerang leur revient droit dans le citron. La gauche défaite, la droite au tapis, les syndicats mal en point, souvent divisés, les arrivistes de tous poils en marche, les medias plus que jamais aux ordres : que pouvait-on rêver de mieux ? Pour mettre au pas le bon peuple. Pour pouvoir continuer à isoler, et à injurier, s’il le faut, ses éléments les plus récalcitrants.

Une exploitation devenue insupportable

Au bénéfice des puissances d’argent dont personne ne nous parle, mais qui ne cessent d’empocher les dividendes d’une exploitation devenue insupportable. Le capitalisme triomphant ne serait plus en mesure de donner un peu le change et de distribuer aux travailleurs les miettes du gâteau qui pouvaient rendre la situation sinon acceptable, au moins momentanément supportable.

Je ne suis pas Martin, mais je fais un rêve : que les forces progressistes, non, ne disons plus progressistes depuis que Macron se pare abusivement de ces vertus-là, disons les forces émancipatrices, transformatrices, à gauche toutes bien sûr, entendent et écoutent la rumeur qui monte d’un peuple qui veut agir pour vivre mieux. Il faut en être impérativement, unitairement. Cela imposera à toutes ces forces-là un profond aggiornamento pour se mettre à l’heure de ce temps. Il n’y a pas d’autres choix !

Jean-Marie Philibert.

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