les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 12 novembre 2018

la guerre la paix l'itinérance, la mémoire et l'engueulade


La guerre, la paix, l’itinérance, la mémoire et l’engueulade…



Semaine faste (?) pour notre président. Après un coup  de mou qui l’avait amené à se reposer avec Madame sur la côte normande, il s’est jeté, pendant une semaine,  à corps perdu, dans un marathon non-stop  entre les différents champs de bataille de la première guerre mondiale, pour terminer en apothéose le 11 novembre lors de la commémoration de l’armistice entouré d’une escouade complète de chefs d’états, mais en maintenant le bon peuple à distance.. La guerre de 14-18 fut mondiale,  la célébration du centenaire le fut aussi. Et ce n’est pas une mauvaise chose qu’on y ait beaucoup parlé de paix, même si c’est pour en dire toutes les difficultés et les fragilités.

Le grand blond aux idées courtes était là

C’est aussi un signe que nous a donné Trump en ne s’associant pas au Forum sur la paix, alors que 70 chefs d’états et de gouvernement étaient présents à Paris et qu’il pouvait peut-être être utile pour la plus grande puissance mondiale de montrer son souci de placer l’avenir de la planète avant la gloriole, l’égoïsme, et l’intérêt des puissances financières qui le dominent. La seule chose utile pour le grand blond et ses idées courtes, c’est « America first ».  Pour un esprit limité, il est sans doute dur de pouvoir penser que l’intérêt de chacun passe aussi par l’intérêt de tous. Chaque fois qu’ils le comprirent les States en sortirent grandis, quand ils l’oublient ils vont au-devant de grandes difficultés pour eux et les autres. Trump ne voulait pas se rendre compte que les cimetières américains qu’il honorait étaient pleins de soldats qui certainement ne pensaient pas comme lui, que là était le sens de leur sacrifice.

Une dimension pacifique et internationale

Parce que le 11 novembre, c’est de cela qu’il s’agit, les millions de morts, un siècle après ne doivent pas être oubliés, les deuils, les souffrances innommables, les séparations tragiques,  une jeunesse fauchée, les pourquoi sans issue, des vainqueurs et des  vaincus traumatisés, le cauchemar absolu. La France a voulu donner à cette célébration une dimension pacifiste, internationale. Il est sans doute dommageable de ne pas y avoir intégré la lutte pacifiste des militaires eux-mêmes. Un pan quelque peu oublié de l’histoire.

 Macron n’était pas sans arrière-pensée à cette occasion à quelques mois des élections européennes, aux prises avec des gouvernements européens qui limitent leurs horizons aux nationalismes les plus étriqués et auxquels il veut opposer son « progressisme ». Cela s’appellerait-il l’opportunisme ? Il n’empêche : il n’a pas raté la marche. Et les images fabriquées pour l’occasion ont pu frapper les esprits. C’était fait pour.

Les errances

Mais avec l’étape précédente de l’itinérance, ce n’était pas le cas. Dans l’itinérance, il y a eu beaucoup d’errances en tous sens, dont je reste persuadé qu’elles n’étaient pas toutes fortuites. Ainsi de Pétain re-promu grand Maréchal de France, alors qu’il fut condamné à rester un traître. Les cours d’histoire à l’ENA ne sont pas au top !

L’aparté avec un ancien combattant qui lui demande de continuer à chasser les sans-papiers et auquel il répond en catimini qu’il va continuer le travail, comme si son « progressisme » se limitait à l’ouverture des frontières aux finances, aux commerces, mais pas aux hommes. Dire cela au moment où on célèbre le souvenir des soldats de toutes les couleurs morts dans l’armée française. C’est au moins, soyons charitable, une bêtise. Et comme beaucoup d’élèves un peu têtus et bornés, il insiste sottement. En allant au-devant des citoyens en colère il s’enferre un peu plus. En suscitant le parler vrai, il recueille ce qu’il mérite, l’engueulade. « La France crève la gueule ouverte… Vous n’êtes pas le bienvenu monsieur Macron… Il faut que toute la France se mette en colère… Le pouvoir d’achat fond… » Et d’après l’Elysée il serait satisfait de l’engueulade.

Tout cela serait-il politique ? Bien sûr. Jupiter a un déficit d’empathie. Avec la guerre, la paix, la mémoire, l’itinérance et l’engueulade. Il a tenté de le combler.

Jean-Marie Philibert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire