La voix de
leurs maîtres
Sur les écrans de télévision, depuis plusieurs semaines, la
déferlante de gilets jaunes n’en finit pas de se répandre et met sur le devant
de l’actualité les questions sociales qui, en général, sont reléguées en fin de
journal, réduites à la portion congrue, ou même souvent passées sous silence.
On ne s’en plaindra pas. Bien au contraire. Et parallèlement sont convoqués
d’éminents spécialistes presque toujours les mêmes, pour disserter sur le
mouvement, parfois avec quelques gilets jaunes, judicieusement choisis.
Et de tartiner sur
les tenants de ce qui se passe sur les ronds-points, à Paris, ou ailleurs. Il
s’y enfonce beaucoup de portes ouvertes. Mais il arrive que des observateurs,
plus lucides que les autres, n’hésitent pas à mettre l’accent sur une dimension
forte du mouvement en cours. Sa critique des médias (telle que des gilets
jaunes la formulent), le sentiment qu’aujourd’hui l’image donnée est déformée,
tronquée, manipulée : regardez la place faite à tout ce qui touche à la
violence, à la recherche systématique d’images chocs, aux propos les plus
caricaturaux.
Evitons la politique
Tout ce qui tient d’une approche plus politique, même venant
des intéressés eux-mêmes n’est que très
faiblement relayé, à moins de délirer complètement comme l‘appel à un général
vidé par Macron pour sauver le pays. Par contre les images qui dérangent comme
celles des lycéens de Mantes La Jolie, à genoux, les mains sur la tête, vous ne
les verrez que subrepticement et en édulcorant leur portée.
Le dépôt de la motion de censure, par la gauche, à la Chambre de députés : silence
radio ! Un aboiement de Marine Le Pen sera bien sûr traité avec tous les
égards nécessaires. Le pompon en la matière revient aux chaines d’infos en
continu : elles suivent souvent le mouvement en direct, en montrent des
images d’une platitude affligeante, accompagnées de commentaires convenus… et
souvent mal intentionnés. Après cela ces mêmes commentateurs s’étonnent que les
journalistes, les medias soient fort mal vus et dénoncés pour leur travail de
sape. Comme s’ils ne savaient pas qu’ils ne sont que la voix de leurs maîtres.
JMP
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