Son Dieu !
Il y a un endroit à l’Elysée que vous ne verrez jamais à la
télé, ni dans les magazines. Il est dans un espace très protégé, très surveillé
que seul le petit cercle d’intimes du président connaît. Ils n’en ont vu que la
porte qui est top secrète. Personne n’a le droit d’y entrer, hormis Jupiter
soi-même, très rarement accompagné de Bribri. Quand il y entre, de l’extérieur,
on entend une voix, venue de très loin. Mais qu’est-ce donc ?
Comme dans les châteaux médiévaux où le seigneur a sa
chapelle personnelle, Macron, depuis son entrée en fonction a fait aménager
dans son palais républicain, en catimini, laïcité de l’état oblige, un lieu
sacré, de prière et de recueillement voué au culte de son dieu : LE GRAND
CAPITAL !
Une
exclusivité du TC
Grâce à des indiscrétions du petit personnel qui écoute
souvent aux portes, nous sommes en mesure de reconstituer ce qui s’y dit. Une
exclusivité du TC !
« -Oh ! Mon Dieu ! Faites quelque chose, en
quelques mois, ces gaulois réfractaires au changement m’ont mis plus bas que
terre. Du haut de l’Olympe ils m’ont jeté sur le bitume des ronds-points
où ils arrêtent les voitures et les
camions pour dire tout le mal qu’ils pensent de moi. Et le pire : les
conducteurs de ces véhicules semblent si contents de ce qu’ils entendent qu’ils
klaxonnent à tout rompre. J’ai honte, je suis désespéré. Bribri n’arrête pas de me gronder. Mes fidèles
soutiens sont mous comme des chiques. Que dois-je faire ? Tu es mon seul
recours, toi que je sers aveuglément depuis que Rothschild nous a
présentés. »
Une voix d’outre-tombe, accompagnée d’une musique de
cliquetis de louis d’or se fait entendre.
L’or !
L’or !
« -Tu entends ces bruits précieux, Emmanuel, c’est à eux
que tu dois penser toujours et toujours, et encore plus quand tu es dans la
difficulté. La seule lumière de ce monde vient de là. Plus tu t’en mettras dans
les poches, plus tu permettras à tes amis et aux miens de s’en mettre encore
plus dans les poches, plus tu seras dans le vrai. Dans la seule vérité qui
compte : celle de l’argent roi, que dis-je roi, monarque plus qu’absolu. A
ce pognon amassé, il ne faut jamais toucher. Il faut en amasser chaque jour
davantage en le prenant dans la poche de
ceux qui n’en ont pas beaucoup, mais qui sont, heureusement pour nous, très
nombreux. Ça, tu sais faire. Tu sais qu’il ne faut jamais toucher au capital.
Il est sacré ! Tu leur as promis quelques miettes, mais tu as su les
prendre là où il faut, dans l’argent de l’état, qui est en fait le leur. Tu
leur rends un peu de ce que tu leur vole ! Ils doivent s’en
contenter. Continue dans cette voie.
Ecoute le Medef, ne lui fais jamais de peine. Arcboute-toi. Ce peuple méchant
veut continuer. Arcboute-toi. Envoie ta police le casta(g)ner un peu. Ils ne
sont rien. Tu le sais, tu l’as dit. Du haut de ta suffisance, écrase-les de ton mépris. Il te faut assumer
ta supériorité, notre supériorité !
Un moment
de faiblesse
-Mais Sa Sainteté du Grand Capital, ce que tu me dis, ça
marche de plus en plus mal, ils parlent de révolution, certains rêvent de me
couper la tête, comme en 89. J’ai même dit, dans un moment de faiblesse, à mes copines et copains chefs d’état
européens qu’il faut savoir écouter la colère du peuple.
-Tu dérailles, Emmanuel, il ne faut écouter que le cliquetis
des pièces jaunes d’or. L’or ! L’or ! L’or. Pour le peuple, la misère
et les larmes suffisent. C’est le dieu du grand capital qui parle»
Nous livrons à l’information des manants vêtus de jaunes qui
peuplent les carrefours ces paroles pleines … d’empathie.
Jean-Marie Philibert
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