Monsieur le Président,
je vous fais une lettre que vous lirez peut-être…
Vous avez annoncé votre intention de nous écrire tantôt pour
nous dire que vous voulez qu’on débatte, vous nous écrivez pour qu’on parle
dans un grand débat national où on ne pourra que répéter ce que vous savez
déjà. Vous dévoilez ainsi une stratégie qui, venant de votre part, ne nous
étonne pas : des mots… toujours des mots… pour nous enfumer… pour gagner
du temps… pour attendre que la colère tombe … que les impatiences
s’assagissent.
Inutile
Il n’y a rien de plus inutile que votre missive, d’autant
qu’elle va nous coûter bonbon en timbres que vous avez si gentiment augmentés
au moment où vous vous plaignez des
dépenses excessives de l’état. Vous pouvez faire là des millions d’euro
d’économie et en même temps vous éviterez de nous énerver une nouvelle fois
avec votre entêtement à nous convaincre que nous sommes de pauvres couillons qui ne comprennent rien à rien.
Parce que vous nous énervez au point que certains n’arrêtent pas de vous
inciter à démissionner après moins de deux ans d’exercice du pouvoir. Vous avez
été meilleur que Sarko et Hollande réunis. On a les records qu’on mérite et on
peut dire que vous y avez mis du vôtre en bavant avec toutes les
condescendances qu’il faut sur des gens dont certains, quoique modestes,
avaient voté pour vous et que vous assommez de mesures antisociales.
La légitimité de votre pouvoir tient à un concours de
circonstances où l’assentiment populaire est proportionnel à l’aversion
qu’inspirait votre sinistre concurrente : votre intelligence supérieure
aurait dû vous conduire à le comprendre dès le début de votre mandat. Mais
non ! Vous avez fait le flambard, vous vous êtes pris pour Jupiter
soi-même.
Contre le peuple
Au lieu de gouverner avec le peuple, vous avez gouverné
contre lui, contre son droit du travail, contre ses retraités, contre ses
services publics et ses fonctionnaires, contre l’hôpital, contre l’école. Et
comme pour nous convaincre que décidément vous n’avez rien compris du
tout : ces derniers jours, contre les chômeurs que vous pénalisez encore
plus durement. Vous avez choisi la période idoine pour le faire, la Noël !
Serait-ce un cadeau ?
Et tout cela en pure perte : l’embellie économique
promise, prévisible, attendue, souhaitée tient du mirage. Les pauvres le sont
toujours autant et même un peu plus.
L’accumulation du pognon dans les poches des riches est, elle, une
réalité tangible. Merci qui ?
Quand vous dénoncez « le capitalisme ultralibéral et
financier, trop souvent guidé par le court terme et l’avidité de
quelques-uns », de qui vous moquez-vous, vous, le produit de ce monde,
avec la morgue qui va avec ?
Les psychologues ont à cœur de souligner que l’équilibre
d’une personnalité repose sur ce qu’ils appellent « un amour de soi »
lucide et résolu. J’ai l’impression à
relire votre déclaration du 31 décembre que chez vous, l’amour de soi s’est
transformé en amour « de moi, de moi, de moi, et rien que de moi »,
que vous n‘avez rien compris aux dernières semaines vécues par le pays, votre
« détermination » est à la mesure de votre aveuglement.
Je vous souhaite pour 2019… quelques étincelles de
lucidité…parce que vous savez … El pueblo unido…
Jean Marie Philibert.
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