les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 7 janvier 2019

monsieurleprésidentjevousfaisunelettre...


Monsieur le Président,

je vous fais une lettre que vous lirez peut-être…

Vous avez annoncé votre intention de nous écrire tantôt pour nous dire que vous voulez qu’on débatte, vous nous écrivez pour qu’on parle dans un grand débat national où on ne pourra que répéter ce que vous savez déjà. Vous dévoilez ainsi une stratégie qui, venant de votre part, ne nous étonne pas : des mots… toujours des mots… pour nous enfumer… pour gagner du temps… pour attendre que la colère tombe … que les impatiences s’assagissent.

Inutile

Il n’y a rien de plus inutile que votre missive, d’autant qu’elle va nous coûter bonbon en timbres que vous avez si gentiment augmentés au  moment où vous vous plaignez des dépenses excessives de l’état. Vous pouvez faire là des millions d’euro d’économie et en même temps vous éviterez de nous énerver une nouvelle fois avec votre entêtement à nous convaincre que nous sommes de pauvres  couillons qui ne comprennent rien à rien. Parce que vous nous énervez au point que certains n’arrêtent pas de vous inciter à démissionner après moins de deux ans d’exercice du pouvoir. Vous avez été meilleur que Sarko et Hollande réunis. On a les records qu’on mérite et on peut dire que vous y avez mis du vôtre en bavant avec toutes les condescendances qu’il faut sur des gens dont certains, quoique modestes, avaient voté pour vous et que vous assommez de mesures antisociales.

La légitimité de votre pouvoir tient à un concours de circonstances où l’assentiment populaire est proportionnel à l’aversion qu’inspirait votre sinistre concurrente : votre intelligence supérieure aurait dû vous conduire à le comprendre dès le début de votre mandat. Mais non ! Vous avez fait le flambard, vous vous êtes pris pour Jupiter soi-même.

Contre le peuple

Au lieu de gouverner avec le peuple, vous avez gouverné contre lui, contre son droit du travail, contre ses retraités, contre ses services publics et ses fonctionnaires, contre l’hôpital, contre l’école. Et comme pour nous convaincre que décidément vous n’avez rien compris du tout : ces derniers jours, contre les chômeurs que vous pénalisez encore plus durement. Vous avez choisi la période idoine pour le faire, la Noël ! Serait-ce un cadeau ?

Et tout cela en pure perte : l’embellie économique promise, prévisible, attendue, souhaitée tient du mirage. Les pauvres le sont toujours autant et même un peu plus.  L’accumulation du pognon dans les poches des riches est, elle, une réalité tangible.  Merci qui ?

Quand vous dénoncez « le capitalisme ultralibéral et financier, trop souvent guidé par le court terme et l’avidité de quelques-uns », de qui vous moquez-vous, vous, le produit de ce monde, avec la morgue qui va avec ?

Les psychologues ont à cœur de souligner que l’équilibre d’une personnalité repose sur ce qu’ils appellent « un amour de soi » lucide et résolu. J’ai l’impression  à relire votre déclaration du 31 décembre que chez vous, l’amour de soi s’est transformé en amour «  de moi, de moi, de moi, et rien que de moi », que vous n‘avez rien compris aux dernières semaines vécues par le pays, votre « détermination » est à la mesure de votre aveuglement.

Je vous souhaite pour 2019… quelques étincelles de lucidité…parce que vous savez … El pueblo unido…

Jean Marie Philibert.

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