les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 26 novembre 2019

5=1


Mathématique syndicale : 5 = 1

La semaine dernière s’est tenu au Lycée Maillol le congrès départemental de la FSU, congrès préparatoire au congrès national prévu à Clermont-Ferrand début décembre. J’y ai bien sûr apporté ma pierre ; parallèlement à mes activités d’enseignant, la FSU m’a beaucoup occupé. Et ça continue…

Rappel historique

Un petit rappel historique pour les plus jeunes : la FSU est née d’une décision des dirigeants de la FEN (Fédération de l’Education Nationale) d’exclure le SNES et de pousser vers la sortie tous ceux qui se reconnaissaient dans les orientations d’un syndicalisme de lutte alors que la FEN, le SNIPEGC s’étaient fait une spécialité du syndicalisme d’accompagnement, que l’on dirait réformiste, que je me plais à appeler les mous du bulbe. C’était un coup dur pour l’unité syndicale : il a fallu faire face et ce fut la création d’une nouvelle fédération, une Fédération Syndicale que l’on a dite Unitaire qui a regroupé des organisations anciennes le SNEP, le SNES, le SNESUP et des créations ex nihilo comme le SNUIPP, des organisations qui rayonnaient chacune sur un domaine de l’éducation. Et divine surprise, les syndiqués ont suivi, ont adhéré : aux premières élections professionnelles, ils ont fait de la FSU la première organisation syndicale pour l’Education Nationale. A la division, ils ont préféré l’unité. C’est entre autres, à cette tâche syndicale que je me suis attelé et que sans doute par atavisme je continue à militer. IL n’est pas facile de se débarrasser du virus syndical. Et donc j’ai suivi le congrès départemental à Maillol, où est revenu comme un leitmotiv la question de l’unité syndicale. Et je veux m’en faire l’écho.

Une question centrale

Dans ces temps où se prépare une grève importante, générale, reconductible, massive qui semble donner les chocottes à tous les réactionnaires qui n’aiment les travailleurs que couchés et assoupis, la question de l’unité est essentielle, aussi bien pour construire le mouvement, que pour le faire durer et pour le voir déboucher sur des résultats tangibles. Et là, toutes les femmes et tous les hommes des décennies à venir sont concernés par ce qu’il va advenir de nos retraites : ou leur réduction à la portion congrue d’une allocation de survie construite sur du sable et des points, ou le maintien d’un droit à une pension décente qui permette à tous de faire face aux temps de l’après-travail.

Sur un enjeu aussi essentiel, seule la démarche unitaire a quelque chance d’aboutir. Cela va de soi et c’est ainsi que les choses se préparent. Mais la force de l’unité est efficiente dans tous les conflits du monde du travail, où les pouvoirs n’ont de cesse de générer à qui mieux mieux de la division et de trouver quelques mous du bulbe et de la conscience pour se laisser acheter à vil prix.

Les impasses à éviter

Nous sommes nombreux à être convaincus de cette efficacité, de cette nécessité, de ce pas à franchir pour sortir des stratégies divergentes et usantes qui semblent nous conduire dans des impasses et nous rêvons, le temps d’un congrès, à ce qui nous apparaît comme une utopie, sans parfois nous rendre compte que l’utopie est peut-être déjà en marche… en marche lente, mal assurée, compliquée, pleine de chausse-trappes. Mais dans nos déclarations communes, dans nos initiatives unitaires, dans l’habitude prise de nous dire en face ce que nous voulons et ce que nous refusons. Ce travail en commun est une première étape vers la reconnaissance de chaque organisation pour ce qu’elle est  avec ses particularités, avec son histoire, sa doctrine, ses ambitions et aussi ses faiblesses.

Dans l’histoire, des formes d’unité organique ont existé, rien n’est impossible. Mais toute avancée en la matière ne peut émaner que du monde du travail lui-même, que naître dans la conscience de chacun, que s’appuyer sur le besoin d’être solidaire face à une exploitation qui n’en a jamais fini de nous pressurer. Il ne nous reste qu’à avancer chaque fois un peu plus sur ce chemin.

Il y a quelque temps déjà un philosophe que quelques-uns rêvent d’enterrer  à tout jamais, un certain Karl, parlait de « conscience de classe ». N’est-ce pas ce qui permettrait de faire un grand pas sur cette voie de l’unité ?

Jean-Marie Philibert

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