les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 5 novembre 2019

le 5 décembre


LE 5 DECEMBRE

Je piaffe. Cette attente est insupportable pour tous ceux qui n’acceptent pas l’arrogance du pouvoir, pour tous ceux qui souffrent de sa politique et à qui la seule chose que l’on promette, c’est qu’ils vont en souffrir davantage. Certes la brutalité des anciens propos s’est quelque peu atténuée : les fainéants, ceux qui ne sont rien et j’en passe. Mais le fond reste le même un mépris de classe souverain pour tous ceux qui ne sont pas premiers de cordée et qui n’ont pas du pognon plein les fouilles. Et il faudrait supporter ça jusqu’à quand.

Ca chauffait grave

Il y a un peu moins d’un an l’épisode des Gilets jaunes a bien montré que ça chauffait grave dans les chaumières, que les fins de mois difficiles, le recul généralisé des droits, la désertification du territoire national, la mise à mal des services publics devenaient intolérables. Quelques miettes jetées au bon peuple ont pu laisser croire que les consciences se laisseraient acheter au rabais et qu’il était possible de continuer presque comme avant en mettant l’arrogance en sourdine, que Jupiter resterait Jupiter, qu’il pouvait continuer à serrer quelques vis.

Et vas-y

Et vas-y que je m’attaque aux droits des chômeurs qui ne rêvent, c’est connu, que de chômer longtemps ! Et vas-y que je m’attaque à la retraite pour aujourd’hui (je ne les augmente plus, je les baisse en catimini) et pour demain, après-demain et après-après-demain (je remplace les droits à pensions chiffrés et clairs par des points mystérieux (des points d’interrogation sans doute !), je leur dis que c’est plus juste, et ils le croient, les imbéciles.  Personne n’y comprendra plus rien. Je t’embrouille et ça m’arrange. Et vas-y que je te casse chaque jour un peu plus les services publics, l’école, l’hôpital.

Depuis des mois les résistances de très nombreux secteurs prolifèrent sous des formes multiples, orthodoxes ou pas. La côte de popularité de Macron et sa bande est à l’étiage. Mais globalement les orientations demeurent, il ne change rien ou si peu. Il donne le sentiment d’avoir pour la démocratie un amour totalement inversé par rapport à celui, immense, qu’il a pour sa personne.



Volatile

Alors que sans être un grand spécialiste de l’opinion publique il est aisé de se rendre compte que le climat social est très volatile, que l’aspiration à en finir est majoritaire et que beaucoup de blocages viennent des atermoiements de forces politiques et syndicales qui se refusent à  prendre l’exacte mesure des choses : ceux qu’on aurait dit réformistes il y a quelques années et que je préfère nommer les mous du bulbe à qui on tend systématiquement les micros parce qu’on sait que le désordre dominant ne les gêne pas trop. Ils attendent, ils tergiversent. D’autres plus courageux et conscients, plus durs à cuire sont dans le mouvement, le renforcent, lui donnent des perspectives, le 5 décembre, ça commence ! Sans retenue il faut y aller !

La question des retraites est centrale, elle nous concerne, nous concernera tous, elle est à la fois simple et compliquée, se construit sur de fausses évidences, nous touche intimement parce qu’elle touche, à la fois, à notre rapport au temps et à notre rapport au travail. Des rapports que notre époque se plait à bouleverser.

En avoir ou pas ? Une retraite ? C’est là que ça se joue !

 Le pouvoir espère nous y perdre ; mais il se trompe lourdement sur la conscience collective des citoyens de ce pays et sur leur attachement à des droits qui sont constitutifs de notre identité.   Le 5 décembre dans une forme radicale, la grève reconductible, il s’agira de ne pas laisser remettre en cause ce droit fondamental.

Elle sera unitaire, s’appuiera sur des secteurs essentiels, elle veut rassembler, durer, pour renforcer les droits existants et de façon claire,nette et imparable permettre à tous ceux qui ont consacré une vie au travail, qui ont participé à la richesse collective de la nation, d’avoir, l’âge venu, les moyens d’une vie digne. Ils ne demandent pas un secours, une aumône. Ils demandent, ils exigent le droit de vivre, pas de survivre.

Préparons ensemble ce rendez-vous : le Travailleur Catalan en sera, vous n’en doutez pas.
Jean-Marie Philibert

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