les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 21 janvier 2020

fait divers


Fait divers

Les contraintes librement consenties d’un colloque départemental organisé au mois d’avril par l’Association des professeurs d’histoire des P.O., sur la presse locale,  au cours duquel je dois présenter votre hebdomadaire préféré, m’ont amené à me pencher sur les 83 ans de cet octogénaire récalcitrant qu’est le Travailleur Catalan pour en dire bien sûr… tout le bien qu’il mérite.

 Et évoquer tous les efforts que font une bande de joyeux et yeuses drilles  qui composent le comité de rédaction pour rendre compte d’une actualité riche, protéiforme et surprenante  dans ce petit bout de pays que nous savons et voulons en liens constants avec toutes les réalités nationales, internationales, culturelles, sociales…

Ils font la réalité de notre monde

« Hebdo communiste des P.O », comme c’est écrit sur la une, nous faisons de la politique à haute dose et nous nous détournons de ce que le jargon journalistique appelle les « faits divers », alors que nos confrères d’ici et d’ailleurs en font leurs choux gras, alors qu’au même titre que d’autres événements ils font notre actualité. Ils font la réalité de notre monde et ils pourraient susciter un intérêt chez notre lectorat. Que serions-nous sans notre lectorat ?

Pourquoi ne pas traiter du fait divers ? Quand il a du sens. Il doit être possible de le faire sans tomber dans le sensationnalisme qui fait jaser ou le nauséabond qui fait frémir.

Féminicide

Ainsi du féminicide : des manifestations ont eu lieu en novembre pour dénoncer un laisser faire coupable. Faire bouger les consciences sur cette question. Il y a du travail. Ailleurs comme ici.

 Evoquons la dernière tragédie que l’actualité  récente d’ici rappelle : le meurtre de Rosine Roig, dont le compagnon a été condamné en première instance à trente ans de prison par la cour d’assises de Perpignan pour un crime avoué. Crime horrible ! Mais, avant l’horreur des faits, le traitement par la police et la justice des menaces qui pesaient sur elle n’a pas su apporter le minimum de protection dû à tout citoyen. Tous les soutiens de la victime l’ont souligné.

« La raison »

Il se trouve que le présumé coupable a fait appel, que l’encombrement des tribunaux est tel que l’appel n’a pas encore été jugé, que la durée de la détention provisoire de l’accusé présumé est bien longue  (6 ans et quatre mois), qu’elle excède  « le délai raisonnable », et que sans doute la « raison » impose de le libérer jusqu’au procès en appel, prévu dans quelques mois. Pour rester « raisonnable » jusqu’au bout, on lui impose un contrôle judiciaire strict. La cour d’appel de Nîmes a tranché. L’institution judiciaire semble gênée aux entournures. Il n’empêche après les errements d’avant le crime, il y a ceux d’après.  On aurait pu souhaiter une justice plus exemplaire. Certes les tribunaux souffrent des mêmes maux que tous les services publics. Il manque des juges, comme il manque des médecins, comme il manque des profs. Et là on est confronté en « direct live » à ces manques qui démontrent aux citoyens que leur protection passe après l’exigence de « raison ». On se doit de le déplorer.

Mais en même temps, pour parler comme l’autre grand dadais, quand il s’agit de trouver une compagnie de gendarmes mobiles pour débarrasser la Préfecture des P.O des manifestants qui attendaient des ministres du grand dadais en question, il n’y a aucun problème, on a ce qu’il faut sous la main, on fait diligence. On ne sait jamais avec ces manifestants pleins de haine qui pourraient s’attaquer à deux faibles femmes ministres. Selon que vous serez ministres ou pas, les carences du service public ne vous concerneront pas. Vous serez protégé(e)s… ou pas.

Jean-Marie Philibert.














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