les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 13 janvier 2020

le réveil


Le réveil

De quoi parler ? Un peu de tout, ce sera assez. Parce qu’en ce début d’année, l’actualité, c’est tassé et plus que tassé. Il y a d’abord ce qui nous occupe, quasiment à temps plein, la retraite. Mais il peut y avoir aussi des nouvelles fortuites et instructives.

Les esclaves se rebiffent

Comme par exemple la pédégette de Radio-France qui a décidé de telles suppressions de postes dans sa boutique que les personnels de la radio publique vont de grève en grève pour la faire reculer : les choeurs de la radio lui ont même chanté le chœur des esclaves de Nabucco lors de sa présentation des vœux : elle est restée sans voix et est partie bouder. Bien fait ! Les temps sont comme cela volatiles. Les travailleurs sont aux aguets.

Les peuples au banquet ?

Les gens ont envie qu’on les écoute et c’est ce qu’ont bien compris, Laurent Gaudé et Roland Auzet dans le spectacle présenté à Perpignan au théâtre de l’Archipel « Nous l’Europe, banquet des peuples ». Ils unissent leurs talents pour créer une traversée épique autour du désir d’Europe, malgré les tragédies et les inquiétudes. Ils ont bien compris que l’Europe qui tourne le dos à la démocratie, à l’accueil, à la justice, n’est pas celle qui fera rêver. IL propose un spectacle séduisant qui a plu au public : il semblait se reconnaître dans cette soif d’une Europe qui, par-delà ses tragédies, avait le mérite de faire un pas en avant sur la voie d’une construction solidaire. Et moi avec, même si mon mauvais esprit ne me cachait pas les failles du système (quelque chose qui ressemblerait à de l’angélisme) et les difficultés qui restent à affronter. Le scepticisme et la lucidité peuvent faire route ensemble quand il s’agit de construire l’avenir.

Du côté du gouvernement, on n’a rien compris…

Des manifs comme s’il en pleuvait, partout, toujours, de la grève qui dure-dure et une opinion publique qui tient bon face au matraquage médiatique. Le peuple d’un côté, rassemblé comme jamais : en face le pouvoir de  l’argent et de l’ambition de tous ceux qui en veulent beaucoup plus pour eux, soutenus par tous les péteux réunis (ils pensent que ça va ruisseler). Entre les deux quelques réformistes qui voudraient faire croire qu’ils servent à quelque chose et qui jouent les importants en espérant tromper leur monde.

Mais rien n’y fait : le projet gouvernemental de réforme des retraites  est toujours aussi massivement rejeté. Personne n’espère une quelconque amélioration d’une reculade d’un gouvernement qui aurait compris qu’il a fait une bêtise. Tout le monde attend le mot magique, RETRAIT.

Le bonheur de vivre debout

Parce que ces gens du pouvoir ne semblent pas se rendre compte que dans ce combat, il y a de la détermination, le souci de préserver, préparer un avenir pour soi et les siens, des revendications nombreuses qui touchent au pouvoir d’achat, aux droits, au progrès social. Mais aussi, et ce n’est pas toujours ainsi, de la dignité, de la lucidité, de la solidarité, de la joie d’être rassemblés et quelque chose du bonheur de vivre debout dans un monde où tout est fait pour asservir.

Macron et ses sbires sont aux antipodes de pouvoir saisir des démarches  qui sortent trop manifestement (c’est le cas de le dire) « des eaux glacées des calculs égoïstes » desquelles ce cher Karl avait compris il y a belle lurette qu’ils ne sortiraient jamais. L’aspiration à vivre mieux, à vivre libre, à s’engager pour y parvenir est une constante, mais elle ne se met pas systématiquement en œuvre. Les forces politiques et sociales qui tentent de la structurer, de l’organiser, de la faire vivre, croître et proliférer, ne sont pas systématiquement à la hauteur ou à l’unisson. Il y faut des moments privilégiés.

Nous y sommes : le gouvernement devrait prendre garde au réveil des peuples.

Jean-Marie Philibert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire