les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 5 janvier 2020

supplique d'un coton-tige


Quand j’ai appris qu’à compter du 1° janvier2020 le coton-tige devait disparaître, je n’ai pas pu retenir une inspiration puissante qui m’a dicté cette

Supplique d’un coton-tige…



Un condamné, même après sa condamnation, a droit à la parole. Moi pareil !

On me condamne, on me chasse, on me proscrit à tout jamais. Moi, une invention majeure du dernier siècle. Moi qui ai remplacé le petit bout de coton enroulé sur une allumette qui servait à la Mémé du monsieur qui écrit ces lignes pour lui assainir les esgourdes quand il était petit ; on pouvait ainsi se resservir de l’allumette, pas du coton bien sûr. Mon Dieu, que j’étais fier quand très vite je me suis mis à occuper une place centrale sur l’étagère en porcelaine qui surmontait le lavabo familial. Il fut un premier temps de rareté du produit où il ne fallait pas en abuser : un coton-tige par semaine, pas plus. Puis sa démocratisation a fait que le moindre gratouillis au fond du tympan entraînait irrémédiablement un curetage approfondi du conduit auditif. Les plus brutaux ne s’arrêtaient qu’aux premières douleurs. Les plus sensibles y allaient tout en douceur et semblaient prendre un réel plaisir à parcourir avec minutie tous les méandres du parcours. A l’arrivée, le couloir était propre et dégagé : les bruits, les paroles, les mots doux pouvaient y transiter sans peine. Les surdités passagères étaient estompées et tous les  « je t’aime » susurrés à nos oreilles atteignaient l’objet de leur désir. Grâce au coton-tige : l’amour ressuscité !

Au rancart !

Et bien ce monde est clos, je pars au rancart, on ne m’a pas dit pourquoi. C’est vraiment une catastrophe pour notre temps que tout ce qui a pu avoir un rôle essentiel, une utilité sociale, tout ce qui a pu constituer un progrès petit ou grand soit voué aux gémonies pour des prétextes très divers alors que, moi par exemple, je serais plus utile que jamais.

Regardez la « bande » du pouvoir, des jeunes, ni de droite, ni de gauche, bien mis, un peu (?) prétentieux, aux discours politiques balourds, comme l’Emmanuel qui leur sert de modèle, ils ont les oreilles complètement bouchées, et des oreilles, ça remonte jusqu’à la cervelle, complétement obstruée, au point qu’ils ne comprennent rien à rien. On dirait qu’ils vivent dans une bulle. C’est le bouchon absolu. Quand on leur dit retrait, ils entendent réforme. Quand on leur parle justice, ils comprennent privilèges. Quand ils disent répartition, il faut entendre capitalisation. Quand ils parlent de démocratie, il faut s’attendre à voir la police surgir… Bouchés de chez bouchés qu’ils sont,  les Macron, Philippe et compagnie.

Je suis la solution !

Un bon nettoyage mental, à partir des deux orifices auriculaires, avec des coton-tige larges et profonds saupoudrés d’un insecticide puissant apte à détruire toutes les sottises d’un autre âge que leurs ignorances politiques, sociales, culturelles ont pu laisser proliférer à l’intérieur de leur boîte crânienne est absolument nécessaire et le plus rapidement sera le mieux.

Certes la tâche est immense, mais à coton-tige vaillant rien d’impossible, et puis le jeu en vaut la chandelle.

SVP un petit sursis !

En conséquence, vous percevez l’objet de ma supplique, parce que vous, vous êtes moins bouchés qu’eux, un petit sursis avant de me faire disparaître avec toutes les autres inventions de l’inutile. Là je peux encore servir,  et bien, à faire entendre… raison, à ceux qui ont accumulé une telle crasse dans leurs oreilles qu’ils n’entendent plus les bruits de la vie.

Vous allez voir, chantez avec moi : « Macron si tu savais où on se la met ta réforme, ta réforme … » Vous voyez, ils ne réagissent pas… Il faut nettoyer tout ça ! Une seule solution : le coton-tige !

Jean-Marie Philibert.






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