les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 1 février 2021

Macron le feinte

 

Macron la feinte

Remémorez-vous, la semaine dernière, les péripéties, les déclarations ministérielles et autres, la cacophonie gouvernementale, les propos journalistiques assurés. On va reconfiner ! Et on va reconfiner dur !

Un conseil de défense est programmé : la France retient son souffle, chacun est persuadé qu’il va falloir y passer et repasser. L’approche des vacances scolaires est une occasion : on ferme les écoles sans avoir à le dire et à les fermer. Mais ce sera du dur parce que la situation est grave. Ils vont parler ! Qui ? On ne sait pas. Véran a déjà tout dit : le variant anglais, le sud-africain, le brésilien, la montée lente et inexorable des chiffres inquiétants, le troisième confinement est une certitude… A qui la patate chaude ? Castex semble convaincu, certains ministres un peu moins. Son Eminence ne dit rien : parlera ? parlera pas ? Pour dire quoi ?

Castex déboule

Et puis vendredi soir, ne voit-on pas débouler, par surprise, en catastrophe, le Castex à la télé. Il ne semble pas en grande forme. Il se prend les lunettes dans le masque. Il a le regard noir de celui qui vient d’avaler quelque chose qui lui a fait mal et il ne fera que le service minimum pour dire qu’on ne change pas grand-chose, que la situation est moins pire que si elle était plus pire, que les centres commerciaux seront certes fermés, que les frontières le seront aussi, qu’il faut continuer à télé-travailler, à être vigilants… On confine ? On confine pas ? Un peu ! Pas tout à fait !

Nous envoyer dans le décor

La feinte ! On s’attendait à un super confinement, on a une esquive, pour réorienter le jeu dans une direction où l’on a quelques chances de surprendre l’adversaire. Dans nos terres de rugby, la feinte (de passe, de corps…) on connaît et elle a son utilité pour vous envoyer dans le décor. Et vous permettre d’atteindre le nirvana en franchissant la ligne de l’en-but.

Je ne suis pas loin de penser que le Macron, il a quelque chose comme cela dans la tête. Il est dans la mélasse. Même si la population fait preuve d’un civisme solide, observez le respect du couvre-feu, le port en général du masque, la poursuite des actions sociales, syndicales, politiques qui ne transigent pas avec les règles de distanciation. Même si les Français sont conscients qu’après les masques, les tests, le gouvernement est encore une fois en train de se rater avec les vaccins, ils font avec le pouvoir élu, bien qu’il ne soit pas un parangon de démocratie. Ils poursuivent donc avec raison leur action politique…

A la recherche d’une autre image

Et Macron aussi. En cherchant à apparaître, si ça marche, comme celui qui nous aura évité dans sa grande sollicitude un troisième confinement dont il n’est pas sûr qu’il ne nous ait pas fait péter les plombs, il se donne l’image d’un « lider » attentif et courageux, apte à nous soutenir dans l’épreuve. Il cloue le bec à tous les opposants et prépare sans doute des élections futures en misant sur ce qui est une aspiration unanimement répandue : sortir d’une vie de m... dans laquelle la pandémie nous enlise. Je pense que nous sommes nombreux à avoir compris que son souci n’est pas de proposer un monde d’après où nous sortirions du libéralisme sauvage et de la loi du marché comme horizon indépassable. Ce sont là les lourdes bornes de son idéologie.

Par une telle feinte, il retrouve son naturel et son culot : paraître ce qu’il n’est pas, ne pas se gêner de tromper son monde, faire de son pouvoir la pierre angulaire de tous les pouvoirs et s’asseoir sur notre démocratie.

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