Quoi qu’il en coûte…
Quoi qu’il en coûte… Cette expression a fait une entrée très
remarquée dans le vocabulaire de nos gouvernants depuis qu’une certaine
pandémie est venue mettre sa marque sur les finances publiques, il y a un peu
moins d’un an. Quand Macron a déclaré le guerre au virus en mettant en panne
l’économie, la vie sociale, culturelle, la vie tout court, j’ai envie de dire, il
en a oublié les fondements de sa religion financière selon laquelle on ne distribue
pas le pognon à tous ceux qui en ont besoin, même s’ils en ont bien peu, on se
bat contre les déficits, on impose la
rigueur la plus raide aux salariés, aux fonctionnaires, aux retraités,
on réserve les seuls cadeaux financiers aux grands copains de la finance, aux
richissimes qui sont les seuls vrais moteurs de l’économie.
Notre générosité et votre souplesse d’échine
Il aura suffi d’une petite bestiole qui a rempli les hôpitaux
de France et d’ailleurs, pour qu’on passe d’un manque récurrent d’argent, d’une
avarice maladive à des engagements fous : le chômage partiel indemnisé,
les entreprises soutenues, des charges reportées, des emprunts largement
accordés, des aides impossibles quelques semaines plus tôt rendues
miraculeusement possibles.
On nous avait peut-être raconté des salades dans ces temps
d’avant le corona quand on nous faisait vivre pauvrement en nous répétant que
les caisses étaient vides, que nous étions des gaspilleurs, qu’il fallait
savoir faire des sacrifices. Les mêmes aujourd’hui se répandent répétant,
faites ce qu’on vous dit, soyez sages, confinez-vous, ne vous en faites pas,
quoi qu’il en coûte nous serons là… Vous ne le saviez pas, mais de l’argent
nous en avons autant qu’il en faudra et notre générosité sera à la mesure de
votre souplesse d’échine.
Des magiciens, des menteurs
Ces gens-là sont -ils des magiciens ? ou peut-être des
menteurs ? ou peut-être des cachotiers qui ont rempli leurs escarcelles en
sous-payant notre force de travail et faisant de l’or de notre sueur. Le quoi
qu’il en coûte nous permet de redécouvrir que ceux qui se prétendent les maîtres
du monde et qui vivent, eux, dans l’opulence ne sont que de vulgaires
alchimistes qui, par un tour de passe-passe, se nourrissent de la richesse
produite par un monde du travail qui souvent donne le sentiment de se laisser
déposséder sans se révolter comme il le devrait.
Parce qu’ils parviennent trop souvent à nous faire croire à
un ordre du monde immuable et éternel. Un ordre ? Un désordre faudrait-il
dire !
Cette
aumône ne leur coûte pas cher
Dans le même temps, ils distribuent quelques sous à des
citoyens, à des jeunes, à des familles pour qu’ils ne dépérissent pas
complètement (pensez-donc le repas à un euro au restau U, c’est super !)…
Cette aumône ne leur coûte pas cher ! Les richards du pays ont gagné près
de 175 milliards d’euro supplémentaires entre mars et décembre 2020, soit deux
fois le budget de l’hôpital public, la distribution des dividendes explose et
ce n’est pas le quoi qu’il en coûte de Macron-Castex-Maire qui paiera la
facture. Ce sont les salariés, les pressurés, les délocalisés, les vidés, ou en
voie de l’être qui règleront la douloureuse. Les exploités !
Magiciens sans doute pas, cachotiers bien sûr, menteurs par
nature. Mais surtout voleurs ! Faire un semblant de charité autour du quoi
qu’il en coûte ne leur sert de rien : nous n’y croyons pas parce que nous
savons d’expérience que, pour eux, notre vie compte bien moins plus que leur
capital qu’ils accumulent sans vergogne.
Jean-Marie Philibert
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