les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 17 janvier 2022

Deux humeurs pour le prix d'une

 

Deux humeurs pour le prix d’une !

 

J’ai une humeur très partagée au moment où j’écris ces lignes, limite schizophrène, aïe, poubret ! Les temps que nous vivons y sont sûrement pour quelque chose. Mais la  seule solution est de faire avec : c’est sans doute le prix à payer à un réel qui prend un malin plaisir  à nous tournebouler la tronche pour qu’on perde un peu de notre lucidité et sans doute aussi et accessoirement de nos espoirs.

L’obscur

Dans l’humeur obscure, il y a comme une image obsédante qui se rapproche de plus en plus inexorablement, qui nous dit que les présidentielles pour ceux qui gardent au fond de l’esprit l’aspiration à un changement politique progressiste, transformateur,  vont ressembler à un mur sur lequel s’écraseront nos volontés.

La gauche et ce qu’elle véhicule, les valeurs qui la fondent,  partent en petits morceaux éclatés. Il serait illusoire de croire que quelques semaines avant le scrutin, la famille (enfin c’est ce qu’on croit) se réconcilie, qu’une personnalité soit en mesure de jouer la(es) magicien(ne)s, et qu’un volonté populaire, unitaire,  de gauche puisse faire entendre une voix crédible, fût-elle parée de tous les oripeaux d’une consultation électronique. Le plus désolant en la matière, c’est que personne n’entend personne, que ceux-celles qui disent vouloir tenter quelque chose n’en ajoutent qu’un peu plus à la cacophonie.

Rupture

La seule issue pourrait être une perspective programmatique de rupture avec les dérives libérales, néolibérales, matinées des confusions politiques  en tous genres que nous avons vécues. Les efforts de Fabien Roussel ne sont pas rien, mais ils ont du mal à être entendus, d’autant plus que culturellement, socialement, politiquement les pistes ont été brouillées et les esprits enfumés. Les expériences passées, profondément décevantes La capacité de résistance que nous cultivons au TC continue à nous servir de repères, mais l’engagement politique nous enjoint de garder les yeux ouverts. Et pour ce qui me concerne, l’humeur obscure.

Les sursauts

Mais la vie publique n’est jamais simple, univoque, écrite à l’avance. La désespérance est mauvaise conseillère et je me plais à me remémorer les moments difficiles de ma vie syndicale où le petit noyau de militants « pur jus » se voyait au fond d’un trou, et puis les sursauts inattendus, les solidarités retrouvées, les engagements réactivés, les puissants dans le doute. 

L’humeur pourrait connaître un rebond : c’est pour moi le sens du 13 janvier, dans un milieu que je connais bien, celui de l’institution scolaire. Macron nous balance un Ministre qui s’emploie, dès son installation, à aggraver les politiques scolaires menées, à casser le service public, à ne pas répondre aux nombreuses fractures qui le traversent. Il remet en cause le baccalauréat, désorganise les lycées, laisse les collèges dans la panade,  favorise l’enseignement privé pour construire un système pour les riches et réserver le service public aux autres, reste sourd aux revendications des écoles. Il méprise, se croit tout permis et se rêve un avenir politique. Face à la pandémie, il donne la mesure de son mépris et de son incompétence.

Et patatrac, il se prend dans la gueule une grève, des manifs, un mouvement national qui devrait connaître des suites. A voir les visages, à lire les calicots, à sentir la détermination le 13, je me dis que l‘intervention sociale est incontournable pour faire bouger les choses, y compris politiquement. Avez-vous vu Blanquer penaud à la téloche le lendemain ? Le pouvoir n’est fort que de nos renoncements.

Alors renonçons à toute forme de renoncement pour retrouver une humeur digne du futur que nous voulons construire.

Une date à retenir : le 27 Janvier !

Jean-Marie Philibert.

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