Ce que me dit ma lanterne qui n’est pas
magique
Avant le deuxième tour de la présidentielle, nous sommes parfois
interloqués à écouter tout ce que l’électeur, à gauche, dit souvent dans un
très obscur embrouillamini des motivations, des argumentations et des états
d’âmes. Nous pouvons entendre tout et son contraire.
Ces discours me font penser aux errements hasardeux de ceux qui
sont dans le brouillard. Aujourd’hui on semble avancer à tâtons pour dessiner
ce que seront ou pas les cinq années à venir. Il vaudrait mieux ne pas trop
débourrouner. Comment faire ? Que me dit ma lanterne qui est tout sauf magique.
Peut-on comparer les
programmes ?
Certes il le faut, mais l’une nous a habitués à des promesses
attrape-mouche, démagogiques bien sûr qui glorifient la supériorité de la
blancheur, les valeurs éternelles, le rejet des différences, le tout mâtiné de
quelques propos sociaux, sur le pouvoir d’achat en particulier. Rien sur la
vraie nature de la droite extrême, fascisante, pétainiste et raciste qui la
fait rêver; rien sur le partage des richesses, sur les droits sociaux.
J’oubliais le référendum qu’elle adore sur tout et rien, comme entourloupe pour
flinguer la vie politique démocratique.
L’autre, Jupiter, grand balourd, a cru malin de balancer avant
le premier tour une relance de la réforme des retraites qui ne seraient
accessibles qu’à 65 ans. Maintenant il tente le possible et l’impossible pour
gauchir un programme apte à attirer l’électorat de gauche à qui il faut faire
les yeux doux. Le reste est dans la lignée de
ce que l’on sait de ses idées, le capitalisme ultra libéral, repeint aux
couleurs d’un modernisme qui visiblement ne veut pas savoir ce qu’est un
peuple. Le tout assis sur la conviction que le grand homme qu’il est sait tout
sur tout, a réponse à tout.
Pour les programmes, tous les deux, beurk !
Leur « nature »
Passons donc aux caractères, aux personnalités des impétrants.
au magnétisme qu’il dégage, à la séduction dont ils sont capables. Derrière le
sourire figée de la Marine, la part d’humanité semble fort ténue. Et ma mémé
qui s’y connaissait aurait vu un fond certain de méchanceté dans un regard qui
est dans l’impossibilité, malgré les conseils des communicants d’exprimer un
embryon d’empathie. Comme ces chiens qui grognent dès qu’on les regarde.
Visiblement elle préfère être crainte qu’aimer. Rebeurk.
Quant à Manu II il tente de nous la faire proche du peuple,
toujours prêt au dialogue, à la discussion, à l’attitude amicale, mais distante
d’ un lider exceptionnel très proche des grands de ce monde. L’hypertrophie de
son moi est en mesure de lui permettre toutes les audaces. sa brillante
réussite à un âge inhabituel lui fait croire que rien n’est impossible, que le
monde, l’électorat, ses disciples sont des jouets avec lesquels il peut jouer
sans fin, ni retenue. Il me fait penser à ces dieux descendus de l’Olympe qui
veulent se mêler incognito au peuple sans jamais y parvenir.
Alors ?
L’un, comme l’autre, je n’aurais aucune envie de les inviter à
la terrasse du café où je prends régulièrement l’apéro. Je les classe dans les
imbuvables.
Les personnes, les programmes ne valent que dalle.
Alors je reste à la maison, je vais à la pêche, je renie la
politique, je m’assieds sur mes valeurs
je désespère de l’humanité, immodeste je fais de mon choix le nec plus
ultra de la réflexion philosophique que j’affiche sur les réseaux sociaux.
C’est mode !
Ou je pense à ce que je sais de l’extrême droite, du fascisme
dont elle fait le lit, des souffrances et des malheurs qu’elle a engendrés, il
n’y a pas longtemps, et qu’elle engendre encore de par le monde. De la négation
dont elle est porteuse, de l’inégalité dont elle se nourrit, des mensonges
qu’elle véhicule, des stratégies inodores qu’elle a utilisées partout pour
prendre le pouvoir, du capitalisme le plus sauvage qu’elle a toujours servi, de
la mort de la démocratie qu’elle vise.
Je me dis, Jean-Marie, arrête le débourrinage, tu n’as pas le choix. Il y a un
mal terrible à tenter d’éviter, l’état RN. Vote donc Macron, avec des
pincettes. Ton copain, le travailleur catalan, te comprend. C’est la seule
façon d’éviter l’entourloupe.
Jean-Marie Philibert
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