La force de
nos engagements
Il y a quelques jours, entourés d’êtres chers nous
visionnions par hasard des images d’un autre temps, non ! pas un temps
très lointain, des images de la fin des trente glorieuses ; les années
soixante finissantes et les septantes commençantes. Pour constater, avec un brin de nostalgie, que le climat,
l’atmosphère, nos aspirations, le contexte, en dépit de toutes les difficultés
que la société divisée et nous devions
affronter, que ces temps-là avaient de la gueule, de l’espoir à
revendre, de l’engagement à offrir. On avait les pieds dans la gadoue, mais on
avait les neurones un peu dans les étoiles. Quelques décennies plus tard, le
climat a changé. Les échéances électorales comme celles que nous vivons
actuellement ponctuent des évolutions qui, sois
lucide Jean-Marie, ne t’enthousiasment pas. Il nous reste à faire avec
et surtout à ne pas désespérer Billancourt, comme on disait, ou de façon plus
réaliste, le pays catalan.
Un monde
lourd
Certes, ici, nous avons des richesses, le climat, les
terroirs, une culture, des cadres de vie qui font des envieux, la montagne, la
mer, des particularismes, une culture, une langue, presque une identité…Et une vie politique
dominée , pour plus de 40% de l’électorat, par une extrême droite, xénophobe,
raciste, avec le front bas et les idées nauséabondes, qui veut nous enfermer
dans une vie sans autres perspectives que les égoïsmes les plus forcenés d’ un
capitalisme triomphant qui serait la matrice du sacro-saint et éternel désordre
du monde. La phrase est aussi lourdingue que la réalité qu’elle tente de
traduire, mais ne travestissons pas les choses : notre monde est ainsi,
lourd ! Même si au TC de semaine en semaine nous faisons tout ce que nous
croyons possible pour faire bouger les lignes, pour démontrer que la réaction,
les survivances du pétainisme, l’obscurantisme idéologique, les populismes
faciles, les intolérances et ostracismes sont mortifères pour un peuple.
Je pense qu’il faut que l’on continue ! Sans déserter,
avec la force de tous nos engagements.
Ne pas se
laisser abuser
D’autant que rien n’étant simple et définitif, dans la
recomposition politique à l’œuvre sur le plan national, la part des
institutions, d’une constitution, plus monarchique que républicaine,
personnalise les pouvoirs, détruit la démocratie parlementaire, marginalise les
partis politiques, se nourrit d’une abstention record. C’est un leurre
démocratique : nous devons pour l’instant nous en accommoder. Tout cela
est fait pour abuser.
Ainsi au second tour de la présidentielle que dois-je faire
face au dilemme : pour éviter le plus pire je reste à la maison ou je
choisis un autre pire qui a passé son temps à insulter, dénigrer un peuple que
visiblement il n’aime pas. Il y faudra des pincettes. Mais il importe d’éviter
les aventures fascisantes, parce que l’histoire nous apprend qu’elles sont
toujours possibles quand la vigilance n’est plus de mise.
Vigilance
Alors ! Alors ! Vigilance à tous les étages, dans
le pays, les départements, les circonscriptions. Les présidentielles seront
suivies des législatives : une majorité de godillots ne sert à rien. Rien,
c’est ce qu’ont fait nos sortants « marcheurs » Sébastien Cazenove,
Laurence Gayté, Romain Grau : ils ont chauffé les bancs de l’assemblée
nationale, c’est tout. Quant à la frontiste Pujol, elle a imité ses petits
copains. Des députés de gauche changeraient la donne.
Il importe donc de se servir des législatives pour réinsérer
de la démocratie, du travail démocratique dans l’intérêt de nos populations. Il
faut le faire de façon unitaire parce que la gauche reste une composante
importante de l’électorat, parce que l’électorat progressiste est attaché à
cette unité. On vient de mesurer aux présidentielles les dégâts de la désunion.
Démontrons que la gauche peut être intelligente, ouverte et combative, même
dans l’adversité pour relever le seul défi qui compte : celui d’être en
capacité de construire un avenir de progrès pour un peuple dont je reste persuadé
que c’est l’aspiration profonde. Ce combat-là, il n’y a que si nous ne le
menons pas que nous sommes sûr de le perdre.
Jean-Marie Philibert.
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