les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 6 février 2023

NOTRE FORCE

Notre force Le mouvement social contre le projet de réforme des retraites a été l’occasion de faire ressurgir du passé les autres mouvements sociaux qui ont secoué l’ordre dominant depuis quelques décennies. Les lectures qui en sont faites peuvent nous aider à appréhender le moment que nous vivons. Laissons 68 aux étudiants de 2023 qui affirment à Macron « Si tu nous mets 64, nous, on te remet 68 ». Et un Dans les années 80, à l’occasion de la première cohabitation Mitterrand Chirac, à partir de 1986, un certain Devaquet va mettre le feu aux poudres dans les universités avec une loi pour bien sûr la « réformer », en langage clair pour sélectionner les étudiants, renforcer l’autonomie des universités, mettre fin aux diplômes nationaux et augmenter les droits d’inscription. Une « réforme de droite » ! Elle aura la réponse qu’elle mérite : grève des étudiants, manifestations, participation des lycéens. Des centaines de milliers de manifestants. Des violences. Un mort Malik Oussekine. Devaquet démissionne. Chirac retire le projet. La rue a eu sa petite influence… Et deux Quelque 10 ans plus tard, la droite qui n’a pas de mémoire, se met en tête de « réformer »à nouveau les retraites et la sécurité sociale, en imposant aux fonctionnaires et aux entreprises publiques les mesures imposées au privé par la réforme Balladur en 93. Ce sera le plan Juppé de 95 : 40 ans de cotisation pour tous, mise au pas budgétaire de la sécu, blocage des allocs. Que du social ! Il faudra des semaines de grève, des manifs quasi quotidiennes pour que Juppé-Chirac comprennent ce que la rue dit. Echaudés par un mouvement de masse inattendu, l’idée de « réformer » est mise au placard quelque temps. Et trois Si ce n’est qu’un sinistre ministre de l’éducation de Jospin, Allègre, dès la fin des années 2000, s’est mis en tête de s’attaquer au mammouth qu’il voyait partout dans ses services, ses écoles, ses lycées, jusqu’à énerver prodigieusement des enseignants qui subissaient des crises d’amaigrissement qui pouvaient faire crever le service public. ET c’est reparti, grèves, manifs, pour exiger un plan de développement et le départ du trublion. L’académie de Montpellier est aux avant-postes. Jospin se séparera de son copain, créera un plan d’urgence qui aujourd’hui ferait un peu rêver. Merci la rue ! Merci la rue aussi en 2006 pour avoir poussé à mettre au placard le projet de CPE (contrat première embauche). Mais reconnaissons qu’elle n’est pas toute puissante, Fillon est parvenu à imposer la durée de cotisation à 40 ans pour atteindre 41 ans en 2012 et la cochonnerie du système de la décote qui rogne votre retraite si vous ne les avez pas. Woerth, en 2010, met dans le paysage les 62 ans pour 2018. Les régimes spéciaux seront « réformés ». La « gauche » s’y met aussi, Marisol Touraine, en 2014, impose une durée minimale de 43 ans, avec des mesures d’accompagnement à base de vaseline. Borne et Macron reprennent la recette et les mêmes arguments éculés. Mais un mouvement social, unitaire, déterminé, plus massif que jamais, veut faire la démonstration, veut dire la conviction du plus grand nombre que les richesses de ce pays autorisent d’élargir un droit fondamental à vivre pleinement sa vie d’après le travail avec les moyens qui vont avec. Cela impose du temps, de la santé, des montants de pensions suffisants, une considération sociale nouvelle pour des aînés. En clair d’autres perspectives que celles d’être grignotés sans fins sous des prétextes fallacieux par des politiciens amoureux du capital au point d’en oublier la vie. Jeunes et moins jeunes dans les rues en 2023, nous restons et resterons, comme 86, 95, 2000, 2003, 2006 … du côté de la vie. C’est notre force ! Jean-Marie Philibert

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