les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 6 mars 2023

De l'utilité des faits divers

De l’utilité des faits divers Au TC nous sommes attachés à couvrir l’information locale dans ce qu’elle a de politique, de social, d’économique, mais aussi de culturel, d’artistique, de géographique, mais aussi de sportif. Nous aimons bien aussi présenter, donner la parole aux personnalités qui font cette actualité, et même souvent aux acteurs moins connus, mais tout aussi nécessaires, qui l’animent au quotidien. Nous voulons être l’écho d’un département, d’une culture, d’une langue qui sans vivre repliés sur eux-mêmes tentent de dire, les yeux grands ouverts, le monde et notre pays dans sa richesse, sa complexité, ses contradictions. Nous avons 16 pages pour cela, nous faisons notre possible dans un moment où la presse écrite (et encore plus quand elle veut être politique) n’a pas la vie facile. Mais nous avons la faiblesse de croire un peu dans ce que nous faisons, nous avons établi avec un lectorat fidèle des relations riches. Normal nous existons depuis plus de quatre-vingts ans. Un terme flou Mais contrairement aux tendances d’une presse régionale, y compris, celle qui ici, nous raconte avec tous les détails qu’il faut notre quotidien, nous sommes restés allergiques à ce que dans le langage journalistique on appelle d’un terme si flou que l’on peut y caser tout et son contraire, le, les faits divers, qui souvent font au jour le jour le cœur des conversations qui vont nous animer. « -Tu as vu cet accident ? … Putain au Boulou, ils ont trouvé trois tonnes de H dans une twingo … Un cambriolage à Finestret, c’est impensable, non ! … Le GIGN à Canohes … Des disparitions inexpliquées …A Saint Jacques des maisons s’effondrent… » Le fait divers peut traîner son lot de tragédies, de souffrances, d’inquiétudes ou de « chiens écrasés ». Il est rare qu’il ne soit pas en relation avec du social. Mais sa nature de fait divers l’ostracise pour le reléguer dans un fourre-tout qui pourrait sembler sans conséquences. Sans conséquences peut-être, mais pas sans intérêt pour un lectorat qui peut en faire ses choux gras. En parler Cela m’incite à faire une entorse à nos habitudes et à en parler. Il est le plus souvent en lien direct avec un événement qui bouscule notre quotidien, sa norme, son train-train. De l’accidentel dans tous les sens du terme. Cet événement nous touchera d’autant plus qu’il s’est passé à quelques encablures de chez nous, qu’il concerne des connaissances ou des connaissances de connaissances, qui ne méritaient pas ça, qu’il semble inexpliqué, donc inexplicable, il est l‘expression d’un fatum qui nous inquiète. Notre histoire Si le sang coule, l’émotion ne sera pas la même si c’est du sang d’ici : l’importance accordée à l’événement sera inversement proportionnelle à la distance qui nous en sépare. Il y aura de la compassion, des commentaires personnalisés et des mises en relations avec des pans de l’histoire locale, c’est-à-dire avec notre histoire. Elle n’est ni grande, ni petite, mais construite au quotidien, elle nous façonne. La presse régionale en général l’a bien compris qui y consacre une part importante de son activité parce qu’elle sait que son lecteur s’y retrouve. Les faits divers contribuent à tisser tous les fils de notre vie, la vie de notre commune, de notre département, avec ses acteurs souvent involontaires qui sont nos voisins, avec nos concitoyens avec lesquels nous partageons ici le quotidien et nous construisons nos destins communs. Le fait divers nous y aide. Le fait divers nous rapproche les uns des autres… Dans ces périodes de repliements égoïstes ils me semblent utiles. Jean-Marie Philibert.

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