les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

vendredi 12 octobre 2012

les noces de figaro



Les lecteurs attentifs du TC que vous êtes se sont rendu compte que la rédaction de votre hebdomadaire favori n’a pas un avis univoque sur la programmation du théâtre de l’Archipel  à PERPIGNAN. Il y a ceux qui pensent qu’elle est trop élitiste et peu encline à attirer au théâtre un public populaire qui n’y va pas nécessairement, il y a ceux  qui la jugent d’un niveau exigeant, et de qualité, en prise directe avec les créations  aujourd’hui du spectacle vivant : c’est là que réside la vraie culture populaire.  Je ne vous cacherai pas que je suis dans ce camp-là.
La présentation de l’opéra de  Mozart « Les Noces de Figaro »,  les 4 et 6 octobre, peut  m’aider à enrichir un débat fécond parce qu’il touche à ce qu’est la culture et à son pouvoir émancipateur.
Le Nozze di Figaro est un opéra-bouffe de Wolfgang Amadeus Mozart, sur un livret en italien de Lorenzo da Ponte inspiré de la comédie de Beaumarchais Le Mariage de Figaro. Le Mariage de Figaro, c’est le sommet de la carrière de Beaumarchais, qui n’est pas qu’une carrière d’écrivain, il fut aussi agent secret, marchand d’arme et polémiste redoutable. La pièce est jouée pour la première fois en Avril  1784, après avoir dû subir les foudres de la censure. On y sent les prémices de la Révolution de 89. Louis XVI ne s’y était pas trompé qui avait interdit une représentation à Versailles. Beaumarchais s’attaque aux privilèges et aux oppresseurs. Il se fait le chantre de la liberté « Sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur… ».C’est Beaumarchais, et il ne se prive pas.
.Même si la portée politique de la pièce est édulcorée dans le livret de da Ponte, le personnage du Comte Almaviva incarne  tout ce qu’un aristocrate peut avoir de détestable quand il estime que la naissance lui donne tous les droits, en particulier le droit de cuissage sur la séduisante camériste de sa femme qui aime, et est aimé de Figaro, son valet de chambre auquel elle va se marier dans cette « folle journée ». Et il faudra de multiples rebondissements, le croisement de multiples intrigues, et toute la magie du théâtre et de l’opéra pour que ce mariage ait lieu, pour que Suzanne préserve son honneur, pour que la comtesse récupère (provisoirement ?) son comte, que Chérubin puisse enfin exprimer tous les désirs qui l’affolent. Le tout dans une  exubérance très mozartienne, les personnes, les corps, les airs virevoltent sans cesse. La musique nous emporte  dans son tourbillon. Le spectacle est aussi visuel grâce aux décors, aux lumières et aux costumes  de Jean Paul Gautier (on ne se prive de rien). L’interprétation m’a semblé parfaite, mais ma culture musicale ne l’étant pas, je faispel à votre indulgence. En tout cas j’ai pris un plaisir certain à me laisser embarquer dans une aventure légère et sérieuse à la fois qui brocarde les puissants, qui respire la joie de vivre et qui fait des femmes les actrices les plus efficaces de notre destin d’homme. Que serait Figaro sans Suzanne ?
Ce spectacle  conforte ma conception exigeante de la culture, y compris dans la programmation du théâtre de l’Archipel. Je persiste et je signe.
Jean-Marie PHILIBERT.

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