les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 4 octobre 2012

Toujours les mots compliqués



Encore un mot savant… Tu agaces !
Palinodie… Qu’est-ce que tu vas chercher des mots compliqués ? Tu ne peux pas parler comme tout le monde, non ! Palinodie ;  KEZAKO ?????  Tu nous en as déjà parlé…
J’ai le sentiment que c’est une maladie grave du corps politique, c’est la raison pour laquelle j’en reparle.  Dans notre cher département, la droite semble particulièrement  touchée. Elle s’emploie activement à lui donner toutes les formes possibles. On est atteint de palinodie chaque fois que sans raison, on nie ce qu’on avait affirmé, on change d’opinion, on affirme et on fait le contraire de ce que l’on avait dit. Cela peut faire sourire, mais des images récentes de la presse locale peuvent nous inquiéter.
Hier.
Lors des dernières élections municipales à PERPIGNAN, vous savez celles d’après les « chaussettes », celles où la gauche n’a pas été loin de faire trembler Alduy et son équipe, Alduy s’est présenté sans vergogne en champion toute catégorie de la démocratie, en sauveur suprême. Après son élection et quelques jours de mandat, il fait le contraire : il décide de ne plus être maire, et tout seul, démocratiquement, il désigne Pujol.  Votez pour moi, je ferai travailler les autres, mais je me garde un petit nonos, l’agglo. Palinodie !
Quelques années plus tard les choses changent : Pujol a sans doute aimé le gâteau et il en veut une deuxième part, le gourmand. Donc, vite, vite, il veut garder la place et deux ans avant les élections ,il affirme haut et fort qu’il continuera: quoi qu’il arrive il sera tête de liste. Le Jean-Paul qui a sans doute oublié ce qu’il avait affirmé quelques années plus tôt,  dit maintenant, sans le dire, mais tout en le disant,  que lui aussi s’y verrait bien, en numéro un bien sûr ! Palinodie !
La palinodie, ça permet de cacher le vide du projet politique, de faire prendre des vessies pour des lanternes et de tromper l’électeur.  L’image de la démocratie n’en sort pas grandi, ni l’image de ceux qui la pratiquent  avec constance : la droite n’en a pas la spécialité, rappelez-vous cet avocat perpignanais, élu sur la liste de gauche aux mêmes municipales qui est allé s’asseoir une fois élu sur les bancs de droite… pour un plat de lentilles. Palinodie !
Aujourd’hui
Dernier exemple et pas le moins dangereux. Rappelez-vous  les propos offensifs que le même Jean-Paul pouvait tenir contre le Front National, se présentant comme un rempart indéfectible contre la dérive frontiste. « J’ai toujours été la force contre le Front… » Ca ne l’a pas empêché d’intégrer dans son équipe des ex-responsables lepénistes connus. Lors de la journée des harkis à Rivesaltes, il y a quelques jours, il n’a pas hésité à poser pour la photo avec Marine le Pen. Avec Pujol ils ont l’air satisfait de se retrouver en ringuette : n’est-ce pas un geste politique qui a du sens ? Il vous dira que non. Palinodie !
Nos édiles semblent plus préoccupés par  une course effrénée après l’opinion, fût-elle nauséabonde, que par les mesures sociales, politiques à mettre en œuvre pour sortir la ville des ornières où elle ne cesse de s’enfoncer : la division sociale, l’injustice, la précarité, l’exclusion pourront continuer à se répandre.
C’est désespérant pour tous ceux qui peuvent être attachés à une politique municipale de progrès social. Je fais souvent un rêve, comme Martin Luther King : voir la ville prendre un tournant politique, bien à gauche  et en finir avec le clientélisme érigé en système et … avec la prolifération des palinodies.
Jean-Marie PHILIBERT.

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