les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 16 septembre 2014

la dégringolade



Les NAP (les nouvelles activités périscolaires) et la dégringolade…

Dans les projets politiques, entre le moment où la décision est envisagée, proposée, préparée, arrêtée et le moment où elle est mise en œuvre les délais sont souvent relativement longs. Avec les nouvelles activités périscolaires, chères à l’ancien ministre de l’éducation Vincent Peillon, et censées redéfinir la journée des élèves du premier degré, en imposant à tous de travailler le mercredi matin, pour leur permettre d’avoir des journées plus équilibrées et participer ainsi à une meilleure réussite scolaire, c’est à cette rentrée que la mesure devient opérationnelle partout, et donc que l’on peut en mesurer les bienfaits et/ou les dégâts. C’est l’heure de vérité, et elle est cruelle. Peillon a quitté le navire, il ne doit pas s’en plaindre.
Un bénéfice…nul
Pour les enfants d’abord, le bénéfice en terme de rééquilibrage du temps scolaire est nul, la journée a des « chances » d’être aussi longue, la semaine sera nécessairement plus longue, la coupure du mercredi passe par pertes et profits, quant à la nature des nouvelles activités pédagogiques, c’est comme on peut, avec ce qu’on a, et on peut peu. Pour les familles, la gestion des entrées et sorties de classes peut rapidement devenir un casse-tête ; et quand les transports scolaires entrent en jeu, la journée au lieu de rétrécir s’allonge. La réponse autoritaire du ministre aux élus récalcitrants  donne une piètre image de la capacité de discussion du pouvoir. Dernière cerise sur le gâteau : tout cela a un coût à la charge des familles, (ou des municipalités quand elles le veulent ou le peuvent). Ils sont nombreux à hésiter devant un investissement aussi aléatoire.
Quant à l’égalité devant une loi qui a une portée générale : comment comprendre que les écoles privées aient été autorisées à garder les anciens emplois du temps, si ce n’est par la volonté  de leur permettre de tirer une nouvelle fois les marrons du feu, pendant que le service public se débattra avec les incohérences de la politique scolaire.



Refuser d’écouter.
Et voilà comment un projet qui pouvait, peut-être, avoir sa légitimité, sans qu’on lui accorde des effets miraculeux dans la lutte contre l’échec scolaire, se retourne contre le gouvernement qui refuse d’écouter ce qui monte du terrain !
Vous me direz que dans la débandade générale qui s’installe dans la politique gouvernementale, ce n’est qu’un épiphénomène. Certes, mais emblématique de l’incapacité à écouter, à dialoguer, de l’entêtement à croire que l’on a raison tout seul, de la propension et de la facilité à faire passer l’accessoire pour l’essentiel, pour donner l’illusion du changement, et de l’absence de volonté de véritable transformation politique.
L’école, mais pas seulement, l’ensemble des services publics, ont besoin de démocratisation et d’ouvertures, et d’égalité et de moyens. Le monde du travail a besoin de droits qui fassent du salarié un citoyen à part entière et non le jouet de la cupidité patronale. La protection sociale, les droits sociaux, les retraites, la prise en charge de toutes les formes d’exclusion n’ont plus à être considérés comme des charges pour la collectivité, mais comme des moyens d’humaniser la société et de réactiver l’économie. La réforme de l’état dont on nous rebat les oreilles peut être autre chose que des vannes grandes ouvertes à toutes les formes de désengagement et de privatisation. La construction européenne peut très bien ne plus être un outil pour mettre au pas et au pain sec les peuples. Encore faut-il vouloir la libérer du joug de la finance internationale !
Et là François, le looser, a complètement perdu la mémoire, comme il perd quotidiennement les pédales… Alors François, retour au réel, au monde tel qu’il est, à la société telle que les gens la veulent : les NAP au vestiaire et les salariés, les retraités, les chômeurs, les précaires, les jeunes … aux petits soins. Sinon, de dégringolade, en dégringolade…
Jean-Marie Philibert.

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