les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 1 septembre 2014

l'humeur



L’humeur…
L’humeur, ça ne se commande pas. Ça se prend comme ça vient, quand ça vient. On peut la gonfler un petit peu, on peut la calmer, aussi, quand elle a envie de tourner au vinaigre. Il est difficile de la dissimuler, il peut même être nécessaire de la lasser éclater, quand on a affaire à des « rompabonbones » insupportables.
Une phase tranquillette.
 Je n’en étais pas là bien au contraire : l’été avait été agréable, pas trop chaud. Les petits enfants, en grandissant avaient dévoilé des facettes nouvelles de leur personnalité, fort agréables, pour des grands parents, « aimants » bien sûr. Nous avions pris le temps de découvrir un peu le monde, de goûter au soleil, d’oublier le T.C. Certes le contexte politique, la situation internationale, les perspectives sociales n’étaient pas réjouissants. Mais habituée au pire, l’humeur s’altérait peu. Nous étions dans une phase positive et plutôt tranquillette, en particulier au niveau national où les consignes d’Hollande (pas de vague pour mon pédalo !) semblaient écoutées.
Le premier à jouer le trublion fut Mélenchon, et sa tentative de jeter aux orties le Front de gauche, quelques semaines après avoir profité des voix du même Front de gauche pour s’assurer un mandat de député européen. Auparavant, le soir des européennes, il avait versé la larmette en direct à la télévision pour déplorer un résultat du FN dans lequel, comme chacun de nous, il avait sa petite part de responsabilité. Ce fut mon premier gonflement d’humeur.
La grenouille et le bœuf.
Et vas-y que je te prends de la hauteur, «  je ne me tripatouille plus avec les partis politiques, y compris le mien, le Parti de gauche ; je ne veux plus unir la gauche, je veux fédérer le peuple, moa-moa, le très haut ! ». Comme si fédérer le peuple sur des bases progressistes (les seules qui comptent) pouvait se concevoir en dehors d’une union des forces de progrès du pays. Encore un qui plus de trois siècles après la Fontaine nous rejoue « La grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf… »
Mais le pire était à venir : le tsunami d’humeur était en préparation du côté de Bourg en Bresse, de l’Elysée et de Matignon. On savait qu’Hollande et Valls n’allaient pas faire brusquement une mue gauchiste. On se doutait que leur pédalo continuerait à fréquenter  les eaux tiédasses des étangs égoïstes et nauséabonds du Medef. Mais on ne s’attendait pas à un tel acte d’autorité et à un virage politique qui brutalement envoyait dans les décors tout ce qui pouvait représenter un peu de gauche dans un gouvernement où il n’en restait pas beaucoup. De quoi réveiller mon humeur en deux temps, trois mouvements.
Au charbon !
 Au charbon ! Certes Montebourg nous avait pris un peu pour des imbéciles, le matamore qu’il jouait énervait Hollande et Valls, mais il posait quelques vraies questions sur l’état de notre industrie, il semblait n’avoir pas totalement oublié qu’il était censé faire partie d’un gouvernement de gauche. C’était insupportable au Chef de l’état et au Premier ministre qui ne conçoivent qu’une majorité aux ordres avec un gouvernement de béni-oui-oui.
Aussitôt dit, aussitôt fait, Valls 2 est né des décombres de Valls1 avec la part de plus en plus belle faite aux patrons, à la finance, à la compétitivité des entreprises et aux sacrifices des salariés, des retraités… et au no future des jeunes. Paraît-il que c’est la seule voie possible. Ah si mon humeur pouvait leur péter à la gueule… Du calme !  Le débat doit rester courtois. Et puis pense à toi, préserve-toi, ne t’excite pas. La lutte politique est une longue patience et garde la force de mener le combat pour le progrès, pour le rassemblement, pour la transformation sociale le plus longtemps possible. Nous ne serons jamais trop nombreux, ni assez exigeants. Foin de l’impulsivité !
Utilise ton humeur à bon escient, en la déversant régulièrement  dans les colonnes du TC.
Voilà, c’est fait.
Jean-Marie Philibert.

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