Compliqué
La situation dans laquelle se trouve le parti communiste
après la conférence nationale me laisse, au moins interrogatif, quelque peu
perplexe et pas tout à fait serein. J’ai envie de vous en parler et de me
colleter à un contexte… compliqué.
Nous avons un rapport trouble face à la complexité :
quel que soit le domaine dans lequel nous la rencontrons, elle nous paralyse et
en même temps suscite une avalanche d’interprétations, de réactions qui peuvent
partir dans toutes les directions, elle nous rend peu enclin à l’écoute des
autres et, autre constante, elle nous conduit presque inexorablement à croire à
une solution miracle dont notre clairvoyance bien connue serait porteuse. Ya
qu’à…
Un
maelstrom de complexités
Observez la situation politique de notre pays à la veille
d’élections présidentielles dont on sait tous qu’elles vont avoir une incidence
majeure sur notre vie. Un maelstrom de complexités en tous genres. Complexité
sur les candidats. Complexité sur les propositions qui ne sont jamais d’une
lumineuse clarté. Complexité et incertitude quant aux décisions à
prendre : le flou artistique et les lendemains qui déchantent .Complexité
enfin dans la société qui semble se laisser embarquer dans une dérive extrême
droitière, raciste, xénophobe aux antipodes de ses intérêts.
J’ai donc une pensée très émue pour mes camarades du PCF qui,
après des débats multiples et variés dans les provinces, ont consacré un week-end à peaufiner une stratégie
qui prennent en compte tous les paramètres. D’abord la démarche démocratique.
Ensuite les enjeux politiques, sociaux, économiques qui sont majeurs face à la
montée de l’extrême droite, à la souffrance sociale qui ne cesse de s’aggraver,
aux impasses dans lesquelles Hollande a engagé le pays, aux dogmes européens et
internationaux qui nous enkystent dans les crises, à la sacro-sainte croyance
dans un libéralisme échevelé dont il serait grand temps qu’on totalise les
victimes avant de juger de sa viabilité. Enfin dernier paramètre essentiel,
l’outil collectif, humain, apte à mettre en œuvre les choix opérés,
l’organisation, le parti, le travail commun, solidaire, unitaire pour donner à
l’orientation choisie la force de transformation sociale qui, depuis quelques
lustres, nous manque.
Les Yakas
Le tout bien sûr dans un paysage lourdement occupé, y compris
à gauche par tous ceux qui pensent que leur destin personnel, et /ou
partisan, est un horizon indépassable, qu’ils ont seuls les bonnes clefs :
ils n’envisagent l’unité que sous la forme du ralliement à leur auguste
personne. Je les appellerai les yakas.
Actuellement, même si cela peut désespérer, Mélenchon est
étonnamment de ceux-là. Il est curieux qu’un politique de son expérience qui semble avoir des ambitions progressistes
pour notre pays ne comprenne pas que son comportement est un obstacle sérieux à
leur réalisation. A moins qu’il veuille limiter son action à occuper un champ
politique où il pourrait régner sans conséquence pour un pouvoir qui lui
réserverait une place médiatique d’histrion. Il ne faut donc pas trop compter
sur lui pour simplifier la situation. A moins que la grâce de l’unité…
Compter sur
nous et se rassembler
Il faut compter sur nous, non pas dans une tactique
d’opposition fratricide entre des citoyens, des travailleurs, des jeunes, des
moins jeunes qui aspirent à ce que
l’évocation du changement soit autre chose qu’un slogan aussi rituel
qu’inefficace, à chaque campagne électorale, mais dans une démarche de
rassemblement, de convergences, face aux périls qui menacent. Dans la volonté
de peser sur des décisions politiques qui mettraient de la justice sociale, de
l’emploi, des droits nouveaux, du pouvoir d’achat, des services publics
efficaces, de la solidarité dans un monde qui les fait mourir à petit feu. Des
notions si simples … On ne comprend pas qu’il faille en passer par les
complexités qui pourraient nous submerger.
Quant au choix de l’impétrant, il est dans nos mains…Et c’est
compliqué. Mais la voie du rassemblement n’est-elle pas inéluctable pour
commencer à sortir de la spirale folle où nous risquons de nous perdre ?
Je le pense.
Jean-Marie Philibert.
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