les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 14 novembre 2016

compliqué


Compliqué

La situation dans laquelle se trouve le parti communiste après la conférence nationale me laisse, au moins interrogatif, quelque peu perplexe et pas tout à fait serein. J’ai envie de vous en parler et de me colleter à un contexte… compliqué.

Nous avons un rapport trouble face à la complexité : quel que soit le domaine dans lequel nous la rencontrons, elle nous paralyse et en même temps suscite une avalanche d’interprétations, de réactions qui peuvent partir dans toutes les directions, elle nous rend peu enclin à l’écoute des autres et, autre constante, elle nous conduit presque inexorablement à croire à une solution miracle dont notre clairvoyance bien connue serait porteuse. Ya qu’à…

Un maelstrom de complexités

Observez la situation politique de notre pays à la veille d’élections présidentielles dont on sait tous qu’elles vont avoir une incidence majeure sur notre vie. Un maelstrom de complexités en tous genres. Complexité sur les candidats. Complexité sur les propositions qui ne sont jamais d’une lumineuse clarté. Complexité et incertitude quant aux décisions à prendre : le flou artistique et les lendemains qui déchantent .Complexité enfin dans la société qui semble se laisser embarquer dans une dérive extrême droitière, raciste, xénophobe aux antipodes de ses intérêts.

J’ai donc une pensée très émue pour mes camarades du PCF qui, après des débats multiples et variés dans les provinces,  ont consacré un week-end à peaufiner une stratégie qui prennent en compte tous les paramètres. D’abord la démarche démocratique. Ensuite les enjeux politiques, sociaux, économiques qui sont majeurs face à la montée de l’extrême droite, à la souffrance sociale qui ne cesse de s’aggraver, aux impasses dans lesquelles Hollande a engagé le pays, aux dogmes européens et internationaux qui nous enkystent dans les crises, à la sacro-sainte croyance dans un libéralisme échevelé dont il serait grand temps qu’on totalise les victimes avant de juger de sa viabilité. Enfin dernier paramètre essentiel, l’outil collectif, humain, apte à mettre en œuvre les choix opérés, l’organisation, le parti, le travail commun, solidaire, unitaire pour donner à l’orientation choisie la force de transformation sociale qui, depuis quelques lustres, nous manque.





Les Yakas

Le tout bien sûr dans un paysage lourdement occupé, y compris à gauche par tous ceux qui pensent que leur destin personnel, et /ou partisan, est un horizon indépassable, qu’ils ont seuls les bonnes clefs : ils n’envisagent l’unité que sous la forme du ralliement à leur auguste personne. Je les appellerai les yakas.

Actuellement, même si cela peut désespérer, Mélenchon est étonnamment de ceux-là. Il est curieux qu’un politique de son expérience  qui semble avoir des ambitions progressistes pour notre pays ne comprenne pas que son comportement est un obstacle sérieux à leur réalisation. A moins qu’il veuille limiter son action à occuper un champ politique où il pourrait régner sans conséquence pour un pouvoir qui lui réserverait une place médiatique d’histrion. Il ne faut donc pas trop compter sur lui pour simplifier la situation. A moins que la grâce de l’unité…

Compter sur nous et se rassembler

Il faut compter sur nous, non pas dans une tactique d’opposition fratricide entre des citoyens, des travailleurs, des jeunes, des moins jeunes  qui aspirent à ce que l’évocation du changement soit autre chose qu’un slogan aussi rituel qu’inefficace, à chaque campagne électorale, mais dans une démarche de rassemblement, de convergences, face aux périls qui menacent. Dans la volonté de peser sur des décisions politiques qui mettraient de la justice sociale, de l’emploi, des droits nouveaux, du pouvoir d’achat, des services publics efficaces, de la solidarité dans un monde qui les fait mourir à petit feu. Des notions si simples … On ne comprend pas qu’il faille en passer par les complexités qui pourraient nous submerger.

Quant au choix de l’impétrant, il est dans nos mains…Et c’est compliqué. Mais la voie du rassemblement n’est-elle pas inéluctable pour commencer à sortir de la spirale folle où nous risquons de nous perdre ? Je le pense.

Jean-Marie Philibert.

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