les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 21 novembre 2016

humeur sombre


Humeur sombre ?

Reprenons l’histoire où nous l’avons laissée lors du chapitre précédent, il était intitulé « Compliqué »  et il tentait d’y voir un peu moins sombre  dans les perspectives de l’élection présidentielle pour ce qu’on va appeler les forces de progrès. Il en reste et nous en sommes.

Et même nous sommes persuadés que la meilleure voie de sortie de la crise profonde que connaît notre société ne passe que par elles. Mais ça bloque quelque part, on pourrait mettre au pluriel quelques parts.

Qui mettre dans le clan des progressistes ? Sans doute pas ceux qui s’emploient avec obstination à organiser les reculs sociaux au prétexte que la seule gauche possible est celle du réalisme et des mamours au patronat. La volonté populaire ne semble pas exagérément travaillée par l’ambition de secouer le cocotier des renoncements programmés, même si existent des poches de résistance. Le tissu social est profondément tourneboulé au point de perdre tout souvenir et toute conscience et de se préparer à voir un parti fasciste en mesure de prétendre gouverner le pays. Je n’ai pas tout à fait le sentiment d’une conscience collective, lucide, de la dérive mortifère en gestation.

L’idéologie du renoncement

D’où viennent ces avalanches de difficultés ? Chacun y va de son couplet, de son « ressenti », comme on dit aujourd’hui. Mais ne tournons pas autour du pot : les dégâts du chômage ont imprégné depuis des décennies le tissu social au  point de le déliter, de transformer souvent les destins en vallées de larmes. Et il a sécrété, comme anesthésiant une idéologie du renoncement dans laquelle les medias ont vu une occasion rêvée (c’est le cas de le dire) de prendre le pas sur la vraie vie pour nous vendre dans tous les sens des termes de l’aliénation à l’état pur avec la bénédiction des patronats et des gouvernements sans la moindre retenue.

Nous aider à appréhender une situation économique en constante évolution, nous inciter à anticiper sur des évolutions en cours, nous éclairer sur les enjeux de développement qui peuvent s’y percevoir, nous rendre compte des débats politiques, intellectuels en mesure d’éclairer nos lanternes, laisser s’exprimer les opinions diverses qui traversent une société, les mettre en relation avec les classes sociales diverses qui la composent, ne pas systématiquement proscrire celui et ceux qui ne pensent pas bien. Sortir enfin du rôle de chien de garde d’un peuple immature qui ne sait ni ce qu’il dit, ni ce qu’il fait. Mais vous n’y pensez pas. Ce n’est pas pour rien que pendant longtemps à la télé on a parlé de chaînes.

Des bateleurs et des histrions.

Ce n’est pas le rôle des bateleurs et des histrions que de se soucier de l’intelligence politique, c’est même l’inverse, surtout s’ils sont grassement payés par les maîtres financiers du jeu qui ont lourdement investi pour que nous restions les plus couillons possible. C’est ce qu’ils font… bien !

Une nouvelle preuve : la couverture télévisuelle des futures élections présidentielles. C’est guignol à tous les étages. Regardez le tissu de sottises qui a accompagné la candidature de Macron dont le vide du discours est inversement proportionnel à la place accordée à l’écran. Comme si tout cela n’avait que l’ambition de nous distraire d’un quotidien nauséabond. Mettez en rapport avec le débat lancé par le PCF pour tenter de construire une démarche unitaire (vraiment) à gauche. Là c’est silence radio. Et vous aurez compris.

Des richesses à partager

Mais face à la déferlante médiatique, les efforts de ceux qui tentent de politiser l’intelligence et de s’attaquer ainsi aux racines d’un mal qui a pour nom les inégalités sociales sont d’autant plus utiles qu’ils vont à l’encontre d’une fatalité annoncée.  Les valeurs qui fondent la dignité des femmes et des hommes devraient elles passer par pertes et profits au bénéfice d’un « ordre nouveau » qui ressemble étrangement à un désordre ancien. Changer le monde, ce n’est pas ressortir les vieilles lunes. Mais se rassembler pour construire du progrès social… concrètement. Les richesses pour le faire sont là … à partager. Ils sont bien nombreux dans les médias, chez les patrons, leurs valets et leurs obligés, chez  les réactionnaires de tous poils, sur les phraseurs, les bonimenteurs, les yaka, les fauquons à tout faire pour nous en empêcher.

Jean-Marie Philibert.








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