les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 7 novembre 2016

mémé, reviens


Mémé, reviens !

-Jean-Marie tu ne nous parles plus de ta mémé… Mémé, reviens…

-N’ayez crainte ! Elle ne part jamais très longtemps. A l’image de sa présence constante à mes côtés pendant mon enfance, pour les moments heureux, mais aussi pour les moments difficiles, elle continue à habiter mes souvenirs mais pas seulement, ma conscience, mon rapport au monde et aux gens qui y vivent. Ses leçons de lucidité tendre, mais distanciée (ça c’est un mot qui ne lui aurait pas plu), restent indépassables et mes humeurs tentent de s’en nourrir. Mais je sais que j’ai des progrès à faire.

Un petit-fils président

Et je me plais à imaginer le discours qu’elle aurait tenu à un petit-fils putatif du prénom de François qui serait devenu président de la république de gauche, puis qui aurait très rapidement oublié les engagements pris, les promesses faites pour n’en faire qu’à sa tête (foncièrement de droite). Cerise sur le gâteau, le petit François, considérant qu’il est très agréable de pouvoir continuer à donner forme et vie à ses caprices de chef, en serait venu à penser que, malgré le discrédit qui l’assaille de toutes parts, malgré l’impopularité qui le poursuit comme des casseroles tintamarrant à ses basques, il doit être candidat pour un second mandat.

Là, Mémé aurait explosé.

« Espèce d’andouille ! Tu trouves que tu n’en as pas assez fait de couillonnades. Tu en redemandes pour ta gloriole personnelle que tu es le premier à ridiculiser. On se fout de toi, mon brave, même dans ton parti. Non seulement tu n’as ni le profil, ni la stature, tu es fagoté dans des costumes trop étroits qui font rire dans les chaumières et qui mettent tes fesses en relief. Je t’ai toujours dit que tu avais un gros derrière ! Il n’y a pas de miroir à l’Elysée ? Tu t’es payé un coiffeur hors de prix avec l’argent des contribuables, tu aurais pu te payer un tailleur. Enfin, ça c’est l’apparence.

 Le diable par la queue

Le reste est plus sérieux et concerne tous les gens qui nous entourent. Les voisins, d’ici, d’ailleurs, ils tirent tous le diable par la queue, ils n’en peuvent plus des fins de mois difficiles. Le chômage fout par terre toutes les familles, ceux qui gardent un boulot se demandent pour combien de temps. J’ai vécu deux guerres, mon petit, j’ai vu ce qu’était la survie, on y est. Tout est difficile ! Et toi tu fais tout pour que l’état se désintéresse des gens, qu’ils aient moins de droits.

Tu patines. Tu vis dans le déni. Tu dis : la situation économique, c’est pas si mal que ça, c’est même mieux, le chômage recule (à une vitesse telle qu’il faudra un siècle pour le voir disparaître). Tu parles à tort et à travers à des journalistes en leur confiant des secrets pour qu’ils les divulguent… Logique ? « Un président ne devrait pas dire ça », alors tais –toi, crétin. Bizarre : tu veux faire l’intéressant. C’est peut-être le seul rôle qui te reste : amuser la galerie pour faire oublier tes turpitudes. Là je te reconnais un certain talent avec ton histoire de scooter.

Ne pas raisonner comme un tambour

Ce que je supporte pas, mais alors pas du tout, un rôle qui ne te va pas, c’est quand devant ceux qui ont un peu le courage de te critiquer, tu joues à ton petit chefaillon qui veut imposer le respect par la seule force d’une autorité qu’il n’a pas. Tu fais rire ! Jaune ! Les seuls à ne pas rire jaune, ce sont les copains de Gattaz, à qui tu n’arrêtes pas de faire des mamours, comme si toi aussi, tu étais, comme eux,  sorti de la cuisse du Jupiter de la finance. Tes chevilles gonflent.  Ne résonne plus comme un tambour ! Sois sérieux et raisonnable enfin, arrête-toi. Tu feras plaisir à Mémé »

Jean-Marie Philibert.

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