Mémé,
reviens !
-Jean-Marie tu ne nous parles plus de ta mémé… Mémé, reviens…
-N’ayez crainte ! Elle ne part jamais très longtemps. A
l’image de sa présence constante à mes côtés pendant mon enfance, pour les
moments heureux, mais aussi pour les moments difficiles, elle continue à
habiter mes souvenirs mais pas seulement, ma conscience, mon rapport au monde
et aux gens qui y vivent. Ses leçons de lucidité tendre, mais distanciée (ça
c’est un mot qui ne lui aurait pas plu), restent indépassables et mes humeurs
tentent de s’en nourrir. Mais je sais que j’ai des progrès à faire.
Un
petit-fils président
Et je me plais à imaginer le discours qu’elle aurait tenu à
un petit-fils putatif du prénom de François qui serait devenu président de la
république de gauche, puis qui aurait très rapidement oublié les engagements
pris, les promesses faites pour n’en faire qu’à sa tête (foncièrement de
droite). Cerise sur le gâteau, le petit François, considérant qu’il est très
agréable de pouvoir continuer à donner forme et vie à ses caprices de chef, en
serait venu à penser que, malgré le discrédit qui l’assaille de toutes parts,
malgré l’impopularité qui le poursuit comme des casseroles tintamarrant à ses
basques, il doit être candidat pour un second mandat.
Là, Mémé
aurait explosé.
« Espèce
d’andouille ! Tu trouves que tu n’en as pas assez fait de couillonnades.
Tu en redemandes pour ta gloriole personnelle que tu es le premier à
ridiculiser. On se fout de toi, mon brave, même dans ton parti. Non seulement
tu n’as ni le profil, ni la stature, tu es fagoté dans des costumes trop
étroits qui font rire dans les chaumières et qui mettent tes fesses en relief.
Je t’ai toujours dit que tu avais un gros derrière ! Il n’y a pas de
miroir à l’Elysée ? Tu t’es payé un coiffeur hors de prix avec l’argent
des contribuables, tu aurais pu te payer un tailleur. Enfin, ça c’est
l’apparence.
Le diable par la queue
Le reste
est plus sérieux et concerne tous les gens qui nous entourent. Les voisins,
d’ici, d’ailleurs, ils tirent tous le diable par la queue, ils n’en peuvent
plus des fins de mois difficiles. Le chômage fout par terre toutes les
familles, ceux qui gardent un boulot se demandent pour combien de temps. J’ai vécu
deux guerres, mon petit, j’ai vu ce qu’était la survie, on y est. Tout est
difficile ! Et toi tu fais tout pour que l’état se désintéresse des gens,
qu’ils aient moins de droits.
Tu patines.
Tu vis dans le déni. Tu dis : la situation économique, c’est pas si mal
que ça, c’est même mieux, le chômage recule (à une vitesse telle qu’il faudra
un siècle pour le voir disparaître). Tu parles à tort et à travers à des
journalistes en leur confiant des secrets pour qu’ils les divulguent…
Logique ? « Un président ne devrait pas dire ça », alors tais
–toi, crétin. Bizarre : tu veux faire l’intéressant. C’est peut-être le
seul rôle qui te reste : amuser la galerie pour faire oublier tes
turpitudes. Là je te reconnais un certain talent avec ton histoire de scooter.
Ne pas raisonner comme un tambour
Ce que je
supporte pas, mais alors pas du tout, un rôle qui ne te va pas, c’est quand
devant ceux qui ont un peu le courage de te critiquer, tu joues à ton petit
chefaillon qui veut imposer le respect par la seule force d’une autorité qu’il
n’a pas. Tu fais rire ! Jaune ! Les seuls à ne pas rire jaune, ce
sont les copains de Gattaz, à qui tu n’arrêtes pas de faire des mamours, comme
si toi aussi, tu étais, comme eux, sorti
de la cuisse du Jupiter de la finance. Tes chevilles gonflent. Ne résonne plus comme un tambour ! Sois
sérieux et raisonnable enfin, arrête-toi. Tu feras plaisir à Mémé »
Jean-Marie Philibert.
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