les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 15 janvier 2017

primaire


Primaire

Il y a de l’animation dans la cour de récréation de l’école « primaire de-gauche-et-citoyenne » ! Ça court dans tous les sens. Et l’on sent même une nervosité inhabituelle qui intrigue l’instituteur de surveillance qui ne semble pas comprendre tous ces regroupements d’élèves turbulents autour de quelques-uns de leurs camarades. François, un bon élève du CM2, qui d’habitude promène sa silhouette grassouillette entourée de nombreux petits copains et copines est tout seul dans son coin. Il semble comme absent. Monsieur Martin va le voir :

« -Qu’est-ce qu’il t’arrive François ? Tu n’as pas envie de jouer ?

Ils me veulent plus

-Non Maître, ils me veulent plus. Ils disent que je les fais perdre tout le temps ! Et maintenant ils se disputent pour savoir qui va devenir le chef de la classe… »

En effet Manuel, un petit teigneux, faux jeton, criait dans les oreilles de ses camarades des gentillesses à l’égard de François : « Regardez-le, cette andouille ! Il croyait que, parce qu’il était bon en calcul et qu’il avait des fiancées, il serait toujours le chef. Moi je suis plus fort que lui à la course et aux billes, et puis le maître m’aime bien parce que je lui porte de la paella quand ma mère en fait. Avec moi on jouera à la corrida pendant les récrés. » Et tous autour de lui d’entonner un vibrant « Olé ! »

D’autres groupes s’étaient formés, en particulier de nombreuses filles de la classe entouraient  un tout jeune bellâtre que sa mère pomponnait tous les matins comme une gravure de mode. Arnaud était fier.

 Vive les bonbons Haribo

«- Il ne faut plus s’amuser avec les Playstations fabriquées par les japonais, il faut jeter les trottinettes made in China. Il ne faut pas manger de la paella, mais du steak et des frites françaises, et des bonbons Haribo du Gard…

-Il a raison Arnaud… Tous ensemble avec Haribo !... Vive Arnaud !»

Vincent n’avait que quelques fidèles autour de lui : il faut dire qu’il ne respirait pas la joie de vivre, il aimait trop jouer à l’intello et donner des leçons à la terre entière. Il ne parlait ni comme un enfant, ni comme un jeune, mais comme un vieux. Ses chances d’être chef de bande à la récré étaient quasiment nulles.

Benoit était, lui, plus dynamique, plus courageux. En classe quand l’instituteur faisait une faute au tableau, il osait le lui dire. Il avait été le seul à traiter François de poule mouillée quand il n’avait pas voulu se battre avec lui. IL zozotait un peu et ça le rendait sympathique. Il pouvait faire un bon chef de clan.

Sylvia et Martine

Sylvia, elle, trouvait qu’il était dommage que les filles ne puissent pas le devenir cheffe de classe ; elle tentait donc de convaincre quelques copines de la suivre. Mais elle était trop gentille et manquait cruellement de caractère  Elle n’était pas comme sa copine de classe Martine, qui avant habitait Lille : elle, elle n’avait pas peur d’affronter les garçons. Elle leur avait même foutu quelques gnons. Mais là, depuis quelques temps, elle boudait dans son coin.

Quant à Jean-Luc et François de…, ils avaient mis leurs blouses vertes, Ils étaient rassemblés au fond de la cour, avec quelques autres blouses vertes, autour d’un plant de tomates qu’ils tentaient vainement de faire pousser sans susciter un grand enthousiasme dans la classe.

Emmanuel, lui ne se reconnaissait pas dans ce brouhaha, dans ces affrontements stériles, il était au-dessus. Il était monté dans le seul arbre de la cour et regardait avec quelque mépris ses anciens petits amis en se rappelant ce que lui avait sa « maîtresse-à-lui » : « Tu seras quelqu’un, ne te mélange pas ! »

Quant à celui qui avait l’habitude de jouer au fouteur de merde, un certain Jean-Luc, dit Méluche,  il était absent pour des raisons mystérieuses depuis plusieurs semaines.  Peut-être était-il parti dans la vraie vie ?

Dans un prochain épisode je ne manquerai pas de vous donner de ses nouvelles.

Jean-Marie Philibert


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