Envie !
En vie ?
Il y a des années de merde et nous en avons connu
quelques-unes ; nous n’avons pas été les seuls concernés. Je ne vous ferai
pas faire le tour du monde, mais ça a senti la crotte dans beaucoup d’endroits.
Y sommes-nous condamnés ?
On peut imaginer (j’ai envie d’écrire on doit imaginer) que
le temps, le cours de l’histoire, la fureur des hommes, leur cupidité, leurs
aveuglements, le destin ou le hasard, devant les catastrophes annoncées, aient quelques hésitations, ne soient pas
programmés que pour le pire et fassent que des moments, sinon de rémission
passagère, au moins d’incertitudes, laissent entrevoir que tout espoir n’est
pas définitivement perdu et enterré.
Combattre
la désespérance
Très-très loin de l’optimisme béat, bien sûr ! Mais avec
la conviction chevillée au corps que notre démission, que notre soumission, que
notre abnégation, que notre désespérance doivent être systématiquement
combattues. C’est l’urgence de l’heure ! C’est ce que je nous souhaite
pour 2017.
A nous, tous ! Aux jeunes, un peu inquiets, un peu
paumés, un peu en déshérence pour qui la porte d’un monde adulte n’est que très
petitement entrouverte. Les jeunes, tout s’emploie à les convaincre qu’ils
devront se soumettre aux lois du marché, du patron, du conformisme pour avoir
quelques chances de franchir les premiers obstacles de la vie. Ils résistent
parce que d’autres ont résisté avant eux.
Un monde humain
Les moins jeunes ont aussi besoin de cette conviction qui
fonde notre dignité. Comment vivre sans la conviction qu’un monde humain est
possible, un monde complètement humain où les galères imparables ne tournent pas aux cauchemars collectifs, où
tous les voies de la solidarité restent ouvertes, où les richesses produites ne
sont pas confisquées par ceux qui en ont déjà plus que de raison, où l’idée de
justice, de justice sociale, est au cœur de toutes les aspirations.
Cela reste à traduire en démarches personnelles, en décisions
volontaires, en désirs communs, en comportements offensifs : les expériences des luttes
sociales le montrent. Nous ne partons pas de rien pour régénérer un monde qui en a bien besoin. Mais cela
suppose un choix, un engagement… et tout est fait pour que nous choisissions le
moins possible… même si par sondage, primaires, bourrage de crâne médiatique on
tente de nous faire croire que nous sommes comptables de tout.
Nous rouler
dans la farine
Le contexte français, en ce début 2017, est emblématique de cette situation où toutes
les conditions semblent remplies pour rouler dans la farine une volonté
populaire de changement nécessaire et pour enfermer les citoyens dans des
impasses qui conduiront à répéter les mêmes rengaines, certainement en pire.
Et pourtant les luttes récentes, loi-travail, nuits-debout,
résistances-protéiformes, difficile, mais réussie, construction de l’unité de
la gauche-pur-jus (la seule !) montrent que des potentialités existent qui
ne demandent qu’à s’exprimer. Il importe de les renforcer de les élargir, de
leur donner l’élan populaire qui en fera l’affaire de tous ceux qui veulent
s’extraire de la grisaille qui mine les couleurs du monde, de la vie, et de l’odeur qui va avec. Construire
méthodiquement une envie de s’en sortir. Ensemble . En vie ! Tout un
programme : celui de la confiance et de l’espoir! Celui de 2017 !
N’est-il pas dans nos mains ?
Jean-Marie Philibert
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