les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 9 mai 2017

homo politicus


Homo politicus

Nous venons de vivre une intense période politique et les législatives qui approchent nous indiquent que ce n’est pas fini : l’homo politicus va encore palpiter. Et cela avec d’autant plus de soubresauts que la période est propice aux surprises, les moins pires comme les plus pires, que les problèmes demeurent, que la situation est volatile et que les capacités du peuple à supporter une souffrance sociale enkystée se sont réduites.

Notre rapport au politique

Je voudrais profiter de ce qui peut ressembler à une accalmie très passagère entre deux périodes qui ont tourneboulé ou vont tournebouler nos horizons pour m’interroger justement sur ce qui fait notre rapport au politique : en effet dans cette dernière période nous avons tout entendu, tout vu. Nous avons vu resurgir de vieux démons et des espoirs qui eux ne vieillissent pas.

Commençons par la gauche-gauche. Je reste persuadé que la versatilité de ce que les commentateurs officiels appellent l’opinion publique, est souvent fort éloignée des courants, des valeurs, des aspirations qui imprègnent les tissus sociaux dans leurs complexités et dans leurs diversités. Nous sommes là confrontés à une volonté diffuse, mais persistante, de ne pas se satisfaire du désordre dominant et d’attendre du politique qu’il relaie notre attente de voir la vie élargie, enrichie, plus humaine, tout simplement plus heureuse pour le plus grand nombre. Je parle de ceux qui veulent un travail digne, des salaires décents, des logements corrects, des services publics en état, des loisirs variés et riches. La vie, pas la galère, pour les gens, pour le peuple pour la-les classes laborieuses.

Combler tous les vides

Le seul rapport au politique qui compte alors est celui qui va combler ces vides. On peut avoir le sentiment que le manque est tel, qu’il faudrait tant, que ce sera impossible. On désespère alors du changement, on regarde du côté des produits frelatés (le PS a fait ce qu’il faut) qui ressemblent au changement sans en être.

Et puis des moments surgissent qui font croire que l’impossible devient possible que la vraie gauche a un avenir qui nous concerne : le premier tour de la présidentielle aurait pu être de ces moments qui raniment l’espoir de l’homo politicus progressiste-transformateur (révolutionnaire aurait-on dit, il y a quelques lustres). Agir sur le réel, le comprendre, le transformer pour en libérer  les potentialités et nous avec. Il y a de ça dans notre rapport au politique. Et l’intérêt de la période que nous vivons est dans son réveil : c’est le sens des quasi 20 % de Mélenchon. Et que dire si une stratégie plus unitaire avait permis à la gauche-la-seule d’être au second tour. La surprise aurait pu être plus grande ! Ses électeurs ont cependant largement contribué à éviter le pire. L’essentiel reste à faire !

Et chez les réacs de tous poils

Ce rapport au politiquement-perturbateur n’est pas nécessairement partagé : il y a des homo politicus qui n’aiment que le pognon, que le pouvoir, que leur pomme, que leurs combines, que leur ambition. Pour ceux-là rien ne doit changer, le désordre dominant doit perdurer, les castes doivent s’enfermer dans leurs frontières et leurs certitudes, l’inégalité des êtres est inscrite dans leur patrimoine génétique, culturel, familial, de tout temps, et en tous lieux, avec une bénédiction divine, si nécessaire, au point que la seule activité politique possible tient à la magie du verbe qui fait  prendre le temps d’attendre des temps heureux qui ne viendront jamais.  Les promesses ont nourri tant d’espoirs et en ont déçu tout autant et même davantage.

 Je crains qu’en compagnie de Macron, dans la cour du Louvre dimanche dernier on ait été dans ce cas de figure. D’ailleurs le lieu, un palais royal, symbole de l’ancien régime, comme creuset d’un renouveau politique apporté par un jeune président est symptomatique de cette incapacité  de certains politicus à construire le neuf que l’on attend. Ils ne se reconnaissent que dans l’ancien.

Ces homo politicus-là se complaisent à n’être que les sujets du monarque.

Quant à l’autre rapport à la politique, celui de la haine de l’autre, celui d’un crétinisme absolu, celui du racisme, celui de l’inégalité proclamée, celui de la démocratie vomie, celui qu’incarne le FN, il ne subsiste, et ne prolifère que de notre incapacité à être enfin les acteurs de notre avenir. Là on n’est plus avec l’homo politicus, mais avec les bourriques politiques.

Revenons donc à l’humanité, à l’homo politicus digne : les élections législatives nous attendent.

Jean-Marie Philibert.




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