Le temps de
la lutte
Il n’aura pas échappé à votre sagacité que dans la photo
officielle de Macron président… jupitérien, l’horloge est bien là, comme pour
nous rappeler que le maître du temps, c’est lui. Et dans la bataille qui se met
en place autour du code du travail, il a dès le départ décidé de jouer avec le
temps, et la démocratie, pour mettre en
œuvre son projet de démantèlement par des ordonnances qui l’exonèreront d’un
processus parlementaire qui aurait pu traîner en longueur. Tous les stratèges
malintentionnés vous le diront, l’effet
de surprise est primordial. Surtout ne pas laisser à l’adversaire le temps de
s’organiser et argumenter en faisant de la rapidité un gage d’efficacité : d’autant plus que
l’épisode va coïncider avec la période estivale et l’habituel moment de
démobilisation sociale qui l’accompagne.
IL aurait sans doute souhaité avoir tout plié à la mi-août
et les députés à sa solde étaient prêts à accepter n’importe quoi pour plaire
au prince, mais il faut comme une loi avant et comme une loi après les
ordonnances. Les syndicats y compris les plus dociles ont protesté contre cette
célérité. On rallongera donc les délais : le vote du parlement aura donc lieu
fin septembre, c’est-à-dire après la rentrée, après la fête de l’huma, après
les endormissements estivaux, après une première grève annoncée pour le 12
septembre, après une prise de conscience plus aiguë de tous les mauvais coups
qui se préparent augmentation de la CSG, blocage des salaires des
fonctionnaires… et envol des promesses électorales (par exemple exonération de
la taxe d’habitation…)De quoi réveiller l’espoir, et ils sont la majorité, de
ceux qui, ayant combattu la loi El Komry, ne veulent pas d’un tour de vis
supplémentaire. Un espoir solide avec les forces prises pendant l’été.
JMP
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