« La
démocratie n’est pas la rue ! » qu’il a dit…
« Chers spectateurs, amateurs de sensations fortes,
bonsoir ! Vous allez assister à la rencontre de boxe féminine, que vous
attendiez tous depuis des lustres et des lustres, depuis 1789, 1830, 1848,
1871, 1944, 1968, depuis plus récemment 1995… entre deux magnifiques
combattantes que le temps n’émousse pas, deux femmes de caractères aux muscles
d’acier, deux symboles inaltérables de notre vie politique qui se détestent
copieusement. Elles n’appartiennent pas au même milieu, elles n’ont pas reçu la
même éducation, pour l’une, même, il n’y
a pas eu d’éducation du tout. Et cela se voit !
L’une
L’une se croit sortie de la cuisse de Jupiter (c’est le cas
de le dire) ; elle est au-dessus de tout, la référence ultime. Elle a
horreur d’être contredite et si vous lui désobéissez, elle n’aura de cesse de
chercher à vous faire punir dans des lieux sinistres par des gens tout habillés
de noir qui manquent cruellement d’humour, de joie de vivre et d’humanité. Elle
n’a que des copains de la haute, qui s’en croient parce qu’ils ont des sous,
des costumes et de belles voitures. Elle méprise le populo et est sponsorisée
par le CAC 40. Ce soir elle est managée par un nouvel entraîneur qui est plein
d’ambition pour elle, mais surtout pour lui. Il serait dit-on originaire
d’Ecosse, un dénommé Mac Rond (il en est plein). La boxe mène à tout…
L’autre
L’autre est née au Vernet, à Perpignan ! Une belle école
de la vie qui vous dispense de fréquenter l’autre école, y préférant les
grandes escapades dans les quartiers de la ville où se battre avec les garçons
était son sport favori. Elle ne connaît pas les bonnes manières. Elle est brute
de décoffrage et n’aime pas qu’on lui résiste. Elle a une beauté sauvage qui
attire tous les regards. Elle aime qu’on l’aime et ils sont très nombreux à
l’aimer beaucoup-beaucoup, même si on ne parvient jamais à savoir combien. La
police qui la surveille toujours se trompe toujours sur le nombre de ses
amoureux. Ce soir elle est drivée par une vieille gloire qui tente un
come-back : il est plein d’ambition pour elle et aussi pour lui. Vous avez
reconnu la coqueluche des media (pourquoi tu tousses ?) le célèbre
Jean-Luc Mélenchon (qui a surtout horreur de se mélancher).
A ma droite (bien sûr) LALOI et à ma gauche (bien sûr) LARUE,
le combat peut commencer pour désigner la championne du monde de la
DE-MO-CRA-TIE. »
Gong !
Dès le gong, LALOI a
perdu toute sa superbe, elle court aux quatre coins du ring cherchant
désespérément à échapper aux mains de LARUE
qui la poursuit sans trêve. Elle tremble de peur ! Le match se
transforme en course poursuite sous le regard hilare d’un public populaire qui
se délecte de voir cette pimbèche mise à mal par leur copine. Elle se cache
derrière l‘arbitre, crie, pleure, appelle sa maman, son papa, son entraîneur
qui veut lui donner du courage : « Tu es LALOI, tu dois gagner,
vas-y, tape ! mais tape donc ! Il n’y a pas plus fort que LALOI, ma
petite. Les dieux et moi sommes avec toi… » Et l’autre de courir sans
trêve, de tenter de s’échapper du ring,
d’être rattrapée in extremis sous les quolibets d’un public ravi.
« Tu fais plus la fière ! Péteuse ! Péteuse !
Péteuse ! Remboursez ! Remboursez ! »
L’arbitre se sent obligé d’arrêter un combat (qui n’a pas
vraiment commencé) pour rappeler à LALOI la loi : « Mademoiselle il
faut se battre ! Il ne suffit pas de fanfaronner. » Et elle de
reprendre sa course effrénée autour d’un ring qui est pour elle un enfer. Devant
cette débâcle, son entraineur Mac Rond décide brutalement de jeter l’éponge sur
le ring, pour signifier son abandon. Mais comme c’est un grand maladroit
l’éponge tombe malheureusement sur le visage de LARUE qui, prise d’une colère
que l’absence de combat a décuplée, se jette sur lui pour lui en aligner une
qui le met immédiatement KO. Et toute la salle de s’éclater !
« LARUE vainqueueueuzzze ! hurle le speaker au
milieu d’une foule en liesse. C’est une chance pour la démocratie de se
retrouver dans de si bonnes mains ! »
Et cerise sur le gâteau : Mac Rond au tapis !
Jean-Marie Philibert
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