les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 2 octobre 2017

la loi et la rue


« La démocratie n’est pas la rue ! » qu’il a dit…

« Chers spectateurs, amateurs de sensations fortes, bonsoir ! Vous allez assister à la rencontre de boxe féminine, que vous attendiez tous depuis des lustres et des lustres, depuis 1789, 1830, 1848, 1871, 1944, 1968, depuis plus récemment 1995… entre deux magnifiques combattantes que le temps n’émousse pas, deux femmes de caractères aux muscles d’acier, deux symboles inaltérables de notre vie politique qui se détestent copieusement. Elles n’appartiennent pas au même milieu, elles n’ont pas reçu la même éducation, pour l’une, même,  il n’y a pas eu d’éducation du tout. Et cela se voit !

L’une

L’une se croit sortie de la cuisse de Jupiter (c’est le cas de le dire) ; elle est au-dessus de tout, la référence ultime. Elle a horreur d’être contredite et si vous lui désobéissez, elle n’aura de cesse de chercher à vous faire punir dans des lieux sinistres par des gens tout habillés de noir qui manquent cruellement d’humour, de joie de vivre et d’humanité. Elle n’a que des copains de la haute, qui s’en croient parce qu’ils ont des sous, des costumes et de belles voitures. Elle méprise le populo et est sponsorisée par le CAC 40. Ce soir elle est managée par un nouvel entraîneur qui est plein d’ambition pour elle, mais surtout pour lui. Il serait dit-on originaire d’Ecosse, un dénommé Mac Rond (il en est plein). La boxe mène à tout…

L’autre

L’autre est née au Vernet, à Perpignan ! Une belle école de la vie qui vous dispense de fréquenter l’autre école, y préférant les grandes escapades dans les quartiers de la ville où se battre avec les garçons était son sport favori. Elle ne connaît pas les bonnes manières. Elle est brute de décoffrage et n’aime pas qu’on lui résiste. Elle a une beauté sauvage qui attire tous les regards. Elle aime qu’on l’aime et ils sont très nombreux à l’aimer beaucoup-beaucoup, même si on ne parvient jamais à savoir combien. La police qui la surveille toujours se trompe toujours sur le nombre de ses amoureux. Ce soir elle est drivée par une vieille gloire qui tente un come-back : il est plein d’ambition pour elle et aussi pour lui. Vous avez reconnu la coqueluche des media (pourquoi tu tousses ?) le célèbre Jean-Luc Mélenchon (qui a surtout horreur de se mélancher).

A ma droite (bien sûr) LALOI et à ma gauche (bien sûr) LARUE, le combat peut commencer pour désigner la championne du monde de la DE-MO-CRA-TIE. »





Gong !

Dès le gong,  LALOI a perdu toute sa superbe, elle court aux quatre coins du ring cherchant désespérément à échapper aux mains de LARUE  qui la poursuit sans trêve. Elle tremble de peur ! Le match se transforme en course poursuite sous le regard hilare d’un public populaire qui se délecte de voir cette pimbèche mise à mal par leur copine. Elle se cache derrière l‘arbitre, crie, pleure, appelle sa maman, son papa, son entraîneur qui veut lui donner du courage : « Tu es LALOI, tu dois gagner, vas-y, tape ! mais tape donc ! Il n’y a pas plus fort que LALOI, ma petite. Les dieux et moi sommes avec toi… » Et l’autre de courir sans trêve, de tenter de s’échapper du ring,  d’être rattrapée in extremis sous les quolibets d’un public ravi. « Tu fais plus la fière ! Péteuse ! Péteuse ! Péteuse ! Remboursez ! Remboursez ! »

L’arbitre se sent obligé d’arrêter un combat (qui n’a pas vraiment commencé) pour rappeler à LALOI la loi : « Mademoiselle il faut se battre ! Il ne suffit pas de fanfaronner. » Et elle de reprendre sa course effrénée autour d’un ring qui est pour elle un enfer. Devant cette débâcle, son entraineur Mac Rond décide brutalement de jeter l’éponge sur le ring, pour signifier son abandon. Mais comme c’est un grand maladroit l’éponge tombe malheureusement sur le visage de LARUE qui, prise d’une colère que l’absence de combat a décuplée, se jette sur lui pour lui en aligner une qui le met immédiatement KO. Et toute la salle de s’éclater !

« LARUE vainqueueueuzzze ! hurle le speaker au milieu d’une foule en liesse. C’est une chance pour la démocratie de se retrouver dans de si bonnes mains ! »

Et cerise sur le gâteau : Mac Rond au tapis !

Jean-Marie Philibert

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