les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 27 septembre 2017

le redoutable


N’ayez pas peur du Redoutable

J’appartiens à une génération qui a appris le cinéma avec la nouvelle vague, avec Godard, c’est dire la curiosité qu’a pu susciter chez moi le dernier film de Michel Hazanavicius, intitulé « Le Redoutable » et qui raconte le tournant de la vie et l’œuvre de Godard en 1968. Après les succès d’A bout de souffle, de Pierrot le Fou, du Mépris, il tourne la Chinoise, où il met en scène Anne Wiazemsky, sa cadette de vingt ans. Il commence sa conversion au maoïsme, il aime Anne, ils sont heureux, ils se marient. Et affrontent ensemble un monde qui se délecte à se vautrer dans LA révolution de 68 dans laquelle, tel Le Redoutable sous-marin célèbre de ce temps, il se laisse submerger, sans la crainte des ratages,  au point de ne plus imaginer qu’un cinéma révolutionnaire, à travers le groupe Dziga Vertov. Le metteur en scène reprend dans son scénario le récit distancié et amusé fait par Anne Viazemski de cette période, de leur vie, de leur séparation dans un livre « Un an après » au moins aussi captivant que le film. L’amour partagé d’Anne est sacrifié sur l’autel d’un cinéma en ébullition que Godard rêve de réinventer : les films qui suivront illustreront la difficulté de la tâche. Son impossibilité ? Et bien sûr parce qu’Hazanavicius adore le pastiche (rappelez-vous The Artist où il nous renourrissait des plaisirs du cinéma muet), ici, c’est la camera de Godard qui lui sert de modèle, les gros plans, les adresses directes aux spectateurs, les plans séquences, un récit haché, mais construit. Une vie réinventée, mais qui a la richesse d’un moment de l’histoire où tous les possibles étaient à portée de la main. Un réel plaisir auquel tous les acteurs apportent leur contribution !

Jean-Marie Philibert.

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