Tartuffe
est à la tête de l’université
Parmi les « brillantes réussites » du mandat
d’Hollande, on se doit de mentionner les procédures mises en place pour gérer
l’arrivée dans les universités des
nouveaux bacheliers. Ces procédures appelées APB (pour admission post bacc) ont
conduit à un fiasco à l’image d’autres aspects de la politique menée.
Incapacité à trouver une affectation pour chaque étudiant, tirage au sort dans
des disciplines pléthoriques, affectation en dehors des vœux des intéressés, et
milliers d’étudiants sans faculté.
Fini le
APB ?
Mais une élection présidentielle plus tard, plus de
souci, Zorro-Macron est passé par là. Le premier ministre et le ministre de
l’enseignement supérieur ont concocté un
plan aux petits ognons : le bachelier aura « le dernier mot »
dans son choix d’orientation. Fini le APB ! Fini le APB ? Pas si
sûr !
Dans les universités et les sections au nombre de
places insuffisant, les universités fixeront des « attendus » (en
clair les compétences nécessaires), et en fonction des dossiers des candidats
diront : oui, oui si, remise à
niveau indispensable, ou liste d’attente. Jamais non bien sûr. Mais
dans le contexte de pénurie existant, avec des créations de places et de postes
notoirement étriquées, ce n’est qu’un beau mensonge visant à perpétuer sous des
formes nouvelles la sélection. Elle ne plombe pas seulement l’avenir des
jeunes qui avaient fait le choix de
telle ou telle formation, elle plombe l’avenir d’un pays dont la matière grise
est le moteur, elle fragilise des pans entiers de secteurs professionnels,
observez les pénuries dans les professions médicales, par exemple. Elle rend de
plus en plus difficile la démocratisation des enseignements supérieurs.
La demande
sociale
Et cependant la demande sociale en la matière ne cesse
de progresser : le nombre d’étudiants a été multiplié par huit en 50 ans,
2.61millions de jeunes cette année !
Et ce n’est pas le plan « étudiant » annoncé
qui va améliorer les choses, sa caractéristique essentielle est de mettre fin à la sécurité sociale
étudiante pour la rapatrier sur le régime général (avec peut-être l’espoir
caché d’en creuser un peu plus le trou et de justifier les restrictions
futures ?)
Dans le même temps le gouvernement persiste et signe
pour maintenir la sélection partout où
elle existe, dans les classes
préparatoires, dans les grandes écoles, dans les sections de BTS, dans
les IUT, là où très souvent la démocratisation stagne.
L‘impression que laisse un projet gouvernemental très
tartuffe : cachons cette sélection que nous ne voulons pas voir !
Mais laissons la perdurer
JMP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire