La gauche : à la
fête ?
La
gauche ? Où ? Quand ? Comment ? Pour quoi ?
Pourquoi ? Et surtout qui ?
Sommes-nous
condamné(e)s à ne subir que des politiques de droite au point que droite et
politique sont synonymes ? Qu’avons-nous fait au bon dieu, à Karl Marx et
à ses saints pour qu’il nous oublie ainsi ? La gauche est-elle
pensable ? Encore ? Le monde était en partie rouge. Il est devenu ici
ou là quelques temps rose. Et puis sans couleur, sans saveur, sans perspective.
La gauche au rancart ! Eclatée ! Aux oubliettes ! Le
choix : Orban ou Macron ?
Et
bien sûr, ça va avec. Le droit du travail saccagé, l’emploi en berne, la
précarité généralisée, les salaires étouffés, les retraites pressurées, la sécu
dans les choux, les services publics rongés, les hôpitaux étouffés, les
fonctionnaires honnis, les syndicats méprisés.
Le
patronat ravi : il n’en demandait pas tant.
Déboussolé ?
Le
citoyen est déboussolé, il ne croit plus à rien. Le tableau n’est pas que franco-français. Les
peuples sont dans la panade et les pouvoirs en place tentent de se survivre, en
s’inventant des menaces migratoires insurmontables, en nourrissant les
racismes, , en se cherchant des ennemis de l’intérieur, en cadenassant la
démocratie, en faisant le lit des populismes, en se la jouant à la Bonaparte,
moi-je, en nous bourrant le crâne et en nous prenant pour des imbéciles.
L’enterrement
de la gauche est dans les cartons : il faut le remettre sans cesse au goût
du jour pour asservir toujours un peu plus le peuple. Tous les relais sont
sollicités, payés, engraissés, choyés. Ils sont nombreux pour quelques
gratifications à y participer, y compris contre leurs propres intérêts de
classe.
Le gros mot
Arrête,
tu viens de dire un gros mot ! La lutte des classes, mais vous n’y pensez
plus, elle est morte et enterrée. Et beaucoup des grands naïfs qui nous
entourent le croient alors qu’ils la subissent sans discontinuer (voir plus
haut le deuxième paragraphe). Il est si facile de fuir le réel, surtout quand
il nous chagrine, surtout quand le monde médiatique nous berce d’illusions et
de mensonges, nous enferme dans la guignolade politicienne.
Il est peut-être possible que tous ceux qui se
réclamaient, qui se réclament encore de la gauche aient tardé à prendre
conscience des mutations sociales, politiques en cours, des dérives vers la
droite, y compris la plus extrême pour engager le fer idéologique, culturel et
osons le mot philosophique contre un tournant dangereux qui peut nous être
fatal. Selon l’adage, il n’est jamais trop tard…
Pas trop tard
Je
pense que nous n’avons plus le choix, que personne d’autres que les tenants
d’une gauche, solide, pluraliste, de
progrès social, inscrite dans la lutte des classes, œuvrant pour de profondes
transformations sociales ont à se retrousser les manches et à faire le travail
collectif, d’éducation populaire et politique. Les moumous, les roses très
pâles, les syndicalistes assis, les yakas et fauquons, n’y comptons pas. Ils
sont en partie responsables de ce qui nous arrive.
Avançons
avec les déterminés, ceux qui ont la justice, la solidarité, la démocratie,
chevillées au corps. Ils sont
divers : qu’ils le restent. Ils sont concurrents : qu’ils se
respectent. Au-delà des finalités de chacun, pas nécessairement identiques, que
leur crédibilité trouve son assise sur leur rapport intime au peuple qu’il est urgentissime de mettre en
mouvement. Bougeons-nous, mes amis, mes camarades. Débattons donc sans œillères.
Ce mouvement sera le meilleur outil de formation collective pour réinventer le
combat de classe. Toujours ce gros mot qui fâche ! Nous allons l’entendre
souvent à la fête de l’Huma, la fête de la gauche, la fête du peuple ce
week-end.
Il
ne peut que faire du bien !
Jean-Marie
Philibert.
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