les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 20 avril 2019

De la sidération médiatique


De la sidération médiatique

Lundi 15 avril, à 18 heures quand il enregistrait pour la télé son message sur les décisions prises à l’issue du grand débat, même du haut de sa suffisance, il n’était pas très sûr de lui.

« J’ai dit à Philippe de faire monter la pression, de jouer les bateleurs, vous allez voir ce que vous allez voir ! Et puis maintenant quand je regarde ce que j’ai à dire… pas grand-chose, je me dis que ce serait bien de retarder encore un peu  les échéances. Jupiter, fais quelque chose »

Jupiter fait

Et Jupiter a fait, il a foutu le feu à Notre-Dame de Paris !

«  Les dieux sont avec moi ! Un petit coup d’émotion nationale, suivi d’un grand coup d’union nationale, le tout précédé d’un grand moment de télévision en « live » pour des millions de concitoyens et je pourrai peut-être faire oublier que je n’ai rien compris, que je ne veux rien comprendre, que je ne veux distribuer que quelques miettes … »

Vous avez bien compris qu’on est là dans la pure politique-fiction, que notre vénéré président n’est pour rien dans les malheurs de Notre Dame. Vous trouverez peut-être que mon humour est mal placé, que l’incendie de Notre-Dame est un drame national. Vous avez raison ! C’est l’emblème de Paris, le cœur de notre histoire, un lieu qui semblait plus fort que le temps, une merveille architecturale qui  représentait l’honneur, le génie et  la sueur des hommes qui l’avaient conçue et construite, une tentative séculaire de conquérir le ciel  (pour y rencontrer dieu dira celui qui y croit). Je pense ce que j’écris, vous n’en doutez pas.

Cela part en fumée, sous nos yeux, en direct «live». C’est de ce «live» que je veux parler. Le rapport avec Macron : du pur hasard… heureux ( ?). On verra.

Couverture exceptionnelle pour événement exceptionnel

Notre Dame, une couverture médiatique exceptionnelle pour un événement du même ordre : toutes les chaînes y sont, dans un consensus absolu du cadrage, pour tous, la même image du toit brulant de Notre Dame. Et pratiquement rien à dire. On fait donc appel à des experts, pompiers, hommes d’église qui n’ont aucune information à donner. L’envoyé spécial sur place dit qu’il ne sait pas grand-chose. Il interroge des témoins qui font part de leurs sentiments. L’émotion, mais le vide. Vite, « heureusement » une image marquante, la flèche de Notre dame s’embrase, s’effondre. Le pathos est à son comble. On commente le vide.

Mais pas pour rien, pour construire un récit qui est celui du roman collectif et national, l’histoire de la France catholique devient l’histoire de tous les Français : les interventions politiques peuvent commencer, accompagnées par les riches et généreux donateurs. Elles sont tout à fait à leur place. Sans aspérités. Elles iront toutes pour la plupart dans le même sens  d’un abandon de tout esprit critique face à une société du spectacle, fût-il dramatique. Le but est atteint.

On est à mile encablures du grand débat, on en oublie les impératifs de la préservation du patrimoine, les faiblesses des budgets qui y sont consacrés. On ne s’interroge même plus pour savoir si le drame aurait pu être évité.

La sidération médiatique produit ses effets.

Macron n’y est pour rien.

Mais la fatalité lui offre un répit.

Jean-Marie Philibert.

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