les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 1 avril 2019

repression/contorsion/subvertion


Répression/Contorsion/Subversion

Du quartier Saint Jacques à  Londres, de Paris à Bruxelles, de samedi en samedi, des gilets jaunes aux gilets rouges, verts et arc-en-ciel, le déficit qui nous plombe est toujours le même : une maladie démocratique chronique qui rend les états et l’Europe sourds à l’expression des besoins sociaux, avec toutes les contorsions politiques qui les accompagnent et avec les entreprises de répression qu’il faut pour que l’ordre règne (presque !).

Répression

La répression ! En France, dans la dernière période, la police de notre cher pays a dû balancer, en quelques semaines, plus de grenades, de balles (en caoutchouc pour le moment), de coups de matraques que pendant les dernières dix années. Et que je te crève un œil, et que je t’arrache une main, et que je t’empoisonne à la lacrymo. Je suis très surpris que beaucoup de ceux qui se réclament de la démocratie aient la langue coupée, le regard ailleurs (vers le Vénézuela par exemple). Comme si ce qui se passe ici ne relevait pas des mêmes exigences démocratiques. Une dernière remarque locale sur la répression, elle est très locale, mais a du sens. Dans ma vie d’avant, celle de prof, j’ai connu, accompagné, « canalisé », même parfois, nombre de manifs de lycéens et étudiants, à Perpignan, pendant trente ans je n’y ai vu aucun coup de matraque ; il faut atteindre l’ère de la Macronie, au mois de décembre dernier, pour voir des robot-cop taper, ici,  sur des jeunes, les gazer pour éviter qu’ils aillent grossir les rangs des gilets jaunes. Même la police municipale de la ville dont ce n’est  pas le rôle avait été réquisitionnée. C’est dire l’urgence ! Je reste persuadé de l’inefficacité de la méthode et de ses effets boomerang, voir l’affaire Geneviève Legay, retraitée pas sage.

Contorsions

Ensuite, pour faire passer la pilule, pour laisser croire que l’on maîtrise la situation, pour défendre la démocratie et pour avaliser l’espérance d’une république en marche vers un monde nouveau, nos grands hommes locaux nationaux, internationaux, usent et abusent de la contorsion. Il y a les toutes- petites contorsions risibles, Jean-Paul Alduy qui reproche à Pujol de vouloir détruire Saint-Jacques, comme s’il n’avait pas sur les bras, en tant qu’ancien maire,  quelques coups de pelleteuses malheureux. Et il y a la méga contorsion, celle de Jupiter lui-même, qui, dans le même temps qu’il bave sur son peuple, d’imbéciles gaulois ou de retraité(e)s exité(e)s qui n’ont pas la sagesse de se retenir de manifester, se présente en grand chef des progressistes, en apôtre de la modernité face aux méchants populistes d’ici et d’ailleurs. IL enlise la France et il prétend sauver l’Europe. Comprendra qui pourra ! La contorsion est aussi internationale, Theresa May en fait quotidiennement la démonstration, Brexit, no Brexit, deal, no deal… elle fait peine. En descendant par millions dans les rues de Londres les citoyens lui ont rappelé que le peuple existe et qu’il serait bon de l’écouter.

Subversion

Ecouter le peuple…pas seulement par les arcanes étroits d’institutions représentatives que des pratiques dilatoires, bureaucratiques, qu’un trop plein de manœuvres politiciennes ont rendues en grande partie inopérantes et peu crédibles. Pas seulement par un grand débat où la seule vérité admise est celle qui tombe du ciel. Pas seulement dans les opinions manipulées par la téloche ou internet.

Beaucoup plus simplement dans le monde du travail, dans les services publics, dans le quotidien des communes, aux portes des écoles, dans les services sociaux, dans les manifestations publiques, sur des gilets jaunes aussi, dans la rue, dans les mots du quotidien.

Le peuple et les citoyens qui le composent expriment une inextinguible soif de vivre décemment avec la juste part de richesses produites et le respect qui va avec.

Il est plus qu’urgent de l’assouvir.

Mais c’est une subversion !

Jean-Marie Philibert.




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