les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 13 mai 2019

La commedia dell'arte... de Perpignan


Avant les trois coups !



Rappel des épisodes précédents de la commedia dell’arte qui nous occupe depuis plusieurs mois : deux matamores, Pujolino, l’ancien,  et Lorrentino, le nouveau,  qui pensent que la ville, son université, ses monuments, son théâtre, son centre, son histoire leur appartiennent de toute éternité, avaient décidé tout seuls qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient du vieux Perpignan.

« Duce… » 

Après un vieux cloitre, ils s’étaient attaqués à la Bourse du Travail, et enfin au Théâtre Municipal pour en faire leur chose et un soi-disant remède miracle pour ranimer un centre-ville agonisant. Mais les vrais amoureux du théâtre n’ont pas apprécié la comédie. Ils y ont peut-être vu aussi des manœuvres grossières et électorales pour faire la démonstration que la cité sans Lorrentino, sans Pujolino ne serait rien et qu’il est plus que nécessaire d’en faire les « Duce » immortels de la ville. Les spectateurs n’ont pas aimé le numéro de duettistes qui semblaient les prendre pour des imbéciles

Graunalino et Crestalino

Pendant ce temps d’autres « commediantes » qui rêvaient aussi de devenir « Duce d’ici » se sont de leur propre autorité introduits dans l’intrigue, une vraie saga, à épisodes. Graunalino, dit le Romain, en avait assez de jouer les seconds couteaux émoussés de la politique : « Par le plus grand des hasards et par des contorsions en tous sens, je suis devenu député macaroniste, je peux bien prétendre à devenir « Duce ». Dans le mensonge et dans la flagornerie je suis aussi bon qu’eux, mon expérience tous azimuts parle pour moi. Je n’hésite plus, j’y vais. J’ai des soutiens,  en marbre de Carrare bien sûr, un certain Crestalino qui croit qu’il est encore à gauche. Certes ce n’est pas un pur- sang. Mais son image très embrouillée, à gauche à la région, au centre avec moi, à droite pour ceux qui le connaissent bien, peut contribuer à tromper un peu plus les spectateurs. C’est bien sûr l’objectif. »



Et Amielino

Mais la saga ne s’arrête pas là. Un autre jeune loup de la politique locale, venant d’horizons flous et multiples, un dénommé Amielino, qui pendant un temps fut grand copain avec tous les autres, (une solide amitié lie tout ce beau monde) se dit qu’il serait couillon de ne pas mettre un peu plus de zinzin dans le zinzin. Il s’était présenté comme le reconstructeur ( ?), le fossoyeur ( ?), rayez la mention inutile, de Saint Jacques et rêve donc aussi de devenir le « Duce de Perpignan ».

Dans les coulisses, il y en a un qui se cache depuis de longs mois, il ne dit rien, il ne fait rien, il ne contente d’éructer régulièrement sur les étrangers, de chauffer régulièrement le fauteuil de conseiller municipal d’opposition qu’il occupe de temps à autres, de tout faire pour faire oublier qu’il est d’extrême droite et qu’il n’aime la démocratie qu’à sa botte, en attendant qu’un électorat sans conscience lui dise que le « Duce c’est lui ». Lui, dans le spectacle, il veut garder son nom frrrrançais, ali, alo, alio, quelque chose comme ça.

Le sauveur

C’est le moment choisi par Lorrentino pour passer à la vitesse supérieure. Dans les starting-block, son mentor Pujolino, l’ancien,  et sa gestion chaotique de la ville, ne peuvent qu’entraver le départ fulgurant  dont son génie le rend capable. Pour se lancer il quitte l’université. « J’ai sauvé l’Université, je sauverai Perpignan, mais je dois me préparer, prendre de la hauteur, devenir inspecteur général de l’éducation nationale… Et revenir comme le sauveur suprême de la ville, moi l’homme pressé, ambitieux. Tous les matins je me rêve en duce ! »

Le propre de la commedia dell’arte est d’amuser un public, de le faire rire, sourire, de le détendre, de lui procurer du plaisir. Là elle devient désolante.

A moins qu’en face on comprenne que les citoyens d’ici ont envie d’être pris pour autre chose que des zozos, qu’un autre dénouement est possible, souhaitable, nécessaire pour un sursaut de la ville. « Compagni della sinistra al lavoro uniti »

(Et pour que tous comprennent : Camarades de gauche, arrêtez de déconner, écoutez les cocos, au boulot, unis, les trois coups c’est pour demain !)

Jean-Marie Philibert.

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