les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 6 mai 2019

le brutes


Les brutes



Pour avoir longuement fréquenté les manifestations syndicales, politiques ou autres, pour en avoir observé le déroulement, l’organisation, pour l’avoir fait sous les cieux catalans, occitans, mais aussi parisiens, toulousains, montpelliérains, marseillais, cerdans, pour observer l’évolution des pratiques policières depuis quelques temps, je me dis que les temps changent :  nous avons des brutes au pouvoir. Cette brutalité a une utilité immédiate : maintenir l’ordre, dira Castaner (en semant le désordre sans doute ?).

Dressé pour taper

Plus sûrement faire en sorte que l’expression démocratique de la rue, que sa colère, que sa revendication apparaissent pour ce qu’elle n’est pas, un moment de désordre et de violence propre (enfin, c’est une façon de parler) à décourager  la masse des honnêtes gens de manifester. En Macronie l’expression publique du désaccord est devenue insupportable. On tape donc. Rappelez-vous, le toutou de Macron, un certain Benalla, dressé pour taper.

Et on tape en aveugle. De plus en plus souvent. Et sur tout ce qui se présente : les vieux, les jeunes, les femmes, les gilets jaunes, les rouges, les blacks. On gaze. On bloque. On humilie. Les responsables syndicaux comme les autres.  Et puis on raconte n’importe quoi… pour faire du manifestant de base un délinquant de haute volée, capable d’investir violemment un service des urgences d’un grand hôpital parisien. Un manifestant ne peut être qu’assoiffé de sang et où peut-il mieux trouver pitance qu’à la Salpêtrière?





Un dessein politique

Le « on » capable de proférer de telles âneries n’est que ministre de l’intérieur. Voir dans les derniers événements, ceux du 1° mai en particulier, un dessein politique me semble évident.

 L’instrumentalisation des forces policières ne tarde pas d’hier. La constance de ces instrumentalisations s’insère dans le cadre global de restrictions du droit de manifester, merci l’état d’urgence et la loi anticasseur. L’utilisation médiatique qui est faite de tous les débordements, la prolifération de groupes de provocateurs qui semblent téléguidés pour ajouter du zinzin au zinzin, l’avalanche de blessé(e)s font qu’on franchit de plus en plus allègrement des limites  où les droits élémentaires des citoyens sont bafoués. Et bien sûr, on accusera de tous les maux l’intrusion sur la scène sociale des gilets jaunes qui ne venant pas des beaux quartiers ont des manières rugueuses.

A la maison !

On estimera que les miettes jetées à ces manants devraient suffire pour les renvoyer à la maison, à la pétanque, au café, mais surtout, pas sur les ronds-points. Et s’ils ne comprennent pas, on tapera un peu plus, sans discernement, parce que comme ça tout le monde a peur, d’autant que la troupe de commentateurs complaisants (vous les avez vus à la conférence de presse de l’Elysée) est du côté du manche qui tape, bien sûr !

Quant à répondre à la misère sociale, aux difficultés de fins de mois, à la casse des services publics, à la mise à mal des droits sociaux… ce n’est pas à l’ordre du jour. On s’occupe de Notre Dame ; pour le reste, on y répond par les coups !

J’ai comme le sentiment que la situation ne relève plus seulement d’une démarche sociale, disons classique,  de convergence des luttes, de défense du droit de manifester,  mais d’une prise de conscience citoyenne qui dise fermement,  massivement, clairement que la paix civile est menacée par les brutes au pouvoir.

Jean-Marie Philibert.

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