les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 24 septembre 2019

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Allégories !



Elles sont connues depuis belle lurette. Elles ont pignon sur rue. Elles connaissent des destins en dent de scie. Elles sont rarement d’accord et ne savent pas toujours écouter ce qui se dit autour d’elles. Elles ne sont pas tout à fait du même monde et elles n’ont pas eu la même éducation. C’est à des temps révolutionnaires qu’elles doivent leur nom : celle qui était assise à droite du président de l’assemblée nationale en 1789 fut la droite et le resta, celle qui était à gauche fut la gauche pour longtemps. Les autres s’intercalèrent au fil des secousses de l’histoire : la petite dernière copine du fringant président du jour, la nidroite-nigauche, se mit bien sûr au centre sur les genoux de Bayrou. A la droite de la droite, dans une zone insalubre s’installa l’extrême-droite qui n’aime pas qu’on la dise extrême. Et à l’opposé la toujours jeune gauche de la gauche qui croit que l‘histoire s’est arrêtée en 68 et qui veut se distinguer de sa sœur jumelle. La politique politicienne dont il est convenu de dire tout le mal possible est leur domaine : elles en personnifient les orientations, les évolutions, les ratages, les reculades, les mensonges au point qu’on pourrait en oublier ce qu’elles sont.

La gauche !

Cela les concerne toutes, mais sans doute que l’allégorie de la gauche a plus souffert que d’autres de cette désaffection. Dès le début on la trouva méchante et dure, très agitée, trop populaire, allergique aux aristos, laïcarde, républicaine et même faute impardonnable un peu socialiste. Dans un pays qui se prenait pour la fille aînée de l’Eglise, c’est péché. Cela a fait que Madame Lagauche fut confinée, marginalisée, surveillée et qu’il fallut des moments historiques, Front Popu, Résistance, Libération pour qu’elle puisse poindre de bout de son nez. L’ère gaulliste, dans les bras d’une droite triomphante, en a remis une couche.

Repeindre les murs

Jusqu’à ce qu’elle parvienne au pouvoir grâce à quelque chose qui ressemblait à une union sans en être une tout à fait : Mitterrand s’était accaparé la dame et la chose pour la mettre à sa sauce et nous offrir des années de gauche de plus en plus molle. La gauche qui voulait changer la vie était devenue la gauche qui repeignait les murs aux couleurs d’un capitalisme triomphant. D’autres pays européens se sont laissé fagoter à la même sauce : la gauche ne pouvait qu’être dans les bras d’un social-libéralisme où les peuples comptent pour du beurre. Les valeurs qu’elle est en mesure d’incarner, progrès, justice, avancées sociales, démocratie, solidarité, internationalisme… ont vite pris l’allure de vestiges d’un autre âge que l’air d’un temps mondialisé selon le bon vouloir de la finance réservait aux souvenirs défunts.

Aimer la dame

Et pourtant ils étaient, ils sont nombreux encore à aimer la dame pour ce qu’elle est, pour ce qu’elle représente, pour ce qu’elle promet. Devant l’offensive des trois furies de droite, mettons-les dans le même panier, elles sont du même tonneau, il fallut, il faut faire face sur le terrain social pour sauver ce qui peut l’être, le droit du travail, les services publics, le pouvoir d’achat, les droits sociaux. Aujourd’hui, plus que jamais, la retraite. La gauche vit, rassemble. Mais pour cela l’union est la seule voie possible. C’est difficile et nécessaire.

Il peut se trouver que les amoureux de la dame ne soient pas aussi unis qu’il le faudrait, qu’il y ait des partisans de l’amour dur, de l’amour mou, de la sympathie distante. Il peut même se trouver que certains aient perdu la mémoire au point de ne plus savoir ou vouloir qu’elle existe parce qu’ils n’aiment que leur pomme.

Patience, elle en a vu d’autres. Elle a la résistance de nos espoirs à vivre avec les moyens qui vont avec, à vivre libres, égaux, et  solidaires.

Jean-Marie Philibert
Postscriptum et travaux pratiques : observez et soutenez ses capacités de résistance  pour les municipales de Perpigna

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