les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 7 septembre 2019

Ne ps surfer idiot...


Ne pas surfer idiot…

Il y a des domaines qui semblent aux antipodes les uns des autres, au point que rien ne semble fait pour qu’ils se rencontrent. Et pourtant quelques téméraires s’aventurent dans des rapprochements saugrenus, faits pour nous surprendre et dont je pense qu’ils peuvent ne pas être sans intérêts. Ils nous permettent de sortir des sentiers battus et rebattus. Il ne vous étonnera pas que ce soit des philosophes, on va dire marginaux, qui en soient les artisans. Sur la toile vous pouvez les rencontrer.

Chez les philosophes ?

Alain Badiou est de ceux-là, il ne court pas après les invitations à la téloche pour parler de tout et de rien, en compagnie de BH-Levy, il ne sait pas tout sur tout et son contraire comme Michel Onfray dont on peut regretter qu’il dilapide un peu un capital de sympathie qu’on aurait pu lui accorder, il ne joue pas au vieux beau philosophe comme Luc Ferry dont le passage au ministère de l’Education nationale a été quelque peu pitoyable pour lui et la discipline qu’il incarnait.

 Alain Badiou est prof à la retraite, homme de théâtre, accroché à la nécessité de changer la société. Il tente de nous éclairer sur notre temps, philosophiquement parlant. « De quoi Sarkozy est-il le nom ? », « L’hypothèse communiste », « Le réveil de l’histoire », quelques titres de ses opuscules qui peuvent situer le personnage, dont l’orthodoxie communiste  reste personnelle, plutôt tendance mao. Mais le propre du philosophe, c’est de ne faire qu’avec sa raison à lui et de nous la proposer en partage. A nous de juger !

Poésie et communisme

Il vient d’exercer ses compétences, à l’occasion d’une conférence pour Mediapart, sur le lien qui est pour lui essentiel entre des secteurs  dont les interférences pourraient sembler ténues, sinon inexistantes, l’entreprise communisme (saisie dans son histoire) et le poème. La politique et la littérature, même combat, je caricature ! Mais son ambition est de montrer que ces aspirations, pour être d’ordres différents participent fondamentalement  d’une même démarche de fond où le souci du commun est central. Son propos concerne tous ceux qui pensent que l’horizon du capitalisme sauvage et son cortège de divisions, de souffrances sont dépassables.

Ce qui est commun

Il part d’une évidence : pour le poète la langue est à tous, comme le monde est à tous,  en particulier à ceux qui n’ont rien. Il s’appuie sur les grands noms de la poésie mondiale , des poètes qui ont porté l’idéal communiste Eluard, Aragon, Nazim Hikmet, Yannis Rítsos César Vallejo, Raphael Alberti, Berthold Brecht, Pablo Neruda…. Ce lien entre ces auteurs et le communisme est essentiel : « Le souci poétiquement organisé de ce qui est commun à tous, un amour violent paradoxal de la vie commune, le désir poétique que les choses de la terre appartiennent de droit à tout le monde… ».

Cet engagement politique et poétique passe par la place redonnée à l’épopée et retrouve l’héritage hugolien. Le poème de l’héroïsme des prolétaires. , il s’agit de refonder l’épopée du peuple, et le combat pour le nouveau monde dans une dialectique de l’admiration et de la compassion.

La guerre d’Espagne

Le moment de la guerre d’Espagne illustre cette rencontre entre poésie et communisme, dans un contexte de crise  violente entre fascisme et communisme où des artistes deviennent des acteurs de l’histoire dans une perspective qui a pris une dimension internationaliste. Badiou propose, entre autres, une lecture du poème d’Eluard « La Victoire de Guernica » où le poète met l’accent sur le renversement de la misère en héroïsme. Il s’agit de recréer une nouvelle confiance. Pour le philosophe cette exigence est aussi celle d’aujourd’hui : Il faut sortir du nihilisme résigné. « Homme réel pour qui le désespoir alimente le feu dévorant de l’espoir, ouvrons ensemble les derniers bougeons de l’avenir… »

Garder la confiance dans un héroïsme patient qui ne se détourne pas de son objectif de justice, de paix, qui se nourrit de toutes les subjectivités, de tous les désirs, de toutes les libertés et des engagements qu’elle impose, y compris dans les pires moments. Voilà trop brièvement résumé le propos de Badiou.

Que je vous souhaite de retrouver avec le même intérêt que moi (Google : poésie et communisme-Badoui) et vous aurez l’original sans commune mesure avec la pâle copie que je vous propose. Internet et la poésie peuvent faire du bien.

Jean-Marie Philibert.

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