les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 6 octobre 2019

harangues à Arago


HARANGUES A ARAGO

Grande première dans la campagne électorale pour les Municipales à PERPIGNAN : il y avait les classiques, le toque-mannettes, les matchs de l’USAP, les inaugurations tous azimuts, les passages sur les marchés, les bises aux mémés, les promesses à Saint-Jacques, il y a désormais un nouveau passage obligé que l’obstinée Clotilde, dans ses inventions débridées pour faire parler d’elle, a mis en œuvre, il s’agit de la harangue à Arago.

C’est qui ?

Arago est notre grand homme, il est au centre de la ville, au centre de la place qui porte son nom. Il fut un grand savant, parmi les premiers polytechniciens, un politique important, un acteur très engagé de la seconde République.

Mercredi dernier, la candidate sus-mentionnée, a prononcé entourée de quelques supporters, d’un journaliste et d’un photographe (très important) du quotidien local, sous la statue du grand homme un discours-enfilage de perles “Le très jeune savant... l’inventeur de la photographie... le politique exigeant... celui qui dit non à l’exclusion et au racisme...” Elle connaît son sujet et s’empare du grand homme pour partir à la conquête de “Perpignan la républicaine” en reprenant ses idées... Mais sans dire bien précisément de quel côté elle penche : c’est sa spécialité. Elle adore le centre, elle serait prête à travailler avec la droite, elle a même été candidate sur une liste de gauche, c’est dire. Elle est sans doute du parti caméléon...

Alimentons leur harangue

Je suppose que tous les “maires potentiels” vont prendre une même initiative et pour les aider dans leur tâche, je leur propose quelques idées pour nourrir leur propre harangue à Arago à la lumière de ce que leur parcours politique laisse augurer de leur engagement et de leurs propositions pour la ville.

Celle de Ni-ni Grau

"François, c’est un  marcheur qui te parle, comme toi, je suis parti à Paris pour faire des études, comme toi j’aime la science et la politique, comme toi j’aime la république. Toi, tu as franchi les multiples régimes en restant fidèle à tes choix républicains, pour moi, compte tenu des vicissitudes du temps, la droite et la gauche jouant au yoyo, j’ai dû m’adapter et je l’ai fait avec tout le talent dont je suis capable, j’ai servi la gauche, certes modérément, j’ai servi la droite, tant que ça m’a servi, et puis devant la montée du nidroite-nigauche, je me suis résolument engagé pour de bon et pour ma pomme afin de devenir le Calife NINI. J’ai besoin de ta rigoureuse caution scientifique, moi qui n’en ai aucune. C’est le sens de ma harangue. Peut-être un jour je pourrai avoir ma statue à côté de la tienne.  Mais sur la mienne je tiens à ce qu’elle porte sur la tête mon emblème, une girouette.”

 Celle des deux grands indécis PUJOLINO et LORENTINO :

 “Ecoute François, toi qui as été fidèle, précoce et brillant... on a un peu honte. Nous on n’est pas tout ça. On ne sait pas encore ce que l’on va faire. Nos projets pour la ville ont conduit à la vider un peu plus, elle va mal, on est dans la panade. Notre brillante équipe éclate (pas de rire) tous les jours un peu plus. On aurait besoin que ton observation du ciel nous donne quelques lumières. Rassure-nous : tu n’as pas au moins l’intention d’aller installer ta haute statue sur le parking d’une grande surface à la périphérie, ce serait catastrophique pour nous... Nous comptons sur toi."

 La brève harangue d’ALIOT :                                                                                              

“François tu as été un grand républicain et je suis incapable de savoir ce que c’est, un grand républicain. Même un petit d’ailleurs ! Tu as contribué à l’abolition de l’esclavage et ce fut une si grande erreur que je n’ai rien à te dire... Je rêve de faire fondre ta statue... Salut !”

A gauche

Les gens de gauche, eux,  préférant la vraie vie au bronze travaillent sérieusement en évitant les chausse-trappes et les paroles malheureuses. S’ils pensent à Arago, c’est pour s’en inspirer en particulier dans son attachement républicain et dans son refus de prêter serment à Louis-Napoléon Bonaparte le futur Napoléon III qui s’apprêtait à tordre le cou à la république de I848. On a les Arago qu’on mérite.

Jean-Marie PHILIBERT

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